Mehdi El Kindi, Ouerdia Ousmer, Nawel Bizid © Montage JA ; DR
Mehdi El Kindi, Ouerdia Ousmer, Nawel Bizid © Montage JA ; DR

Ces podcasteurs qui agitent le Maghreb

Le premier festival maghrébin de podcast, qui s’est tenu du 7 au 9 décembre à Tunis, a réuni plusieurs jeunes podcasteurs de Tunisie, du Maroc et d’Algérie. L’occasion de mieux vulgariser un format qui commence à séduire de plus en plus.

Publié le 5 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Mehdi El Kindi, Ouerdia Ousmer, Nawel Bizid © Montage JA ; DR
Issu de la série

Ces podcasteurs qui agitent le Maghreb

Le premier festival maghrébin de podcast qui s’est tenu du 7 au 9 décembre à Tunis a réuni plusieurs jeunes podcasteurs de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie. L’occasion de mieux vulgariser un format qui séduit de plus en plus.

Sommaire

En pleine pandémie, alors que la Tunisie démarrait son confinement comme le reste du monde, Raouia Kheder, journaliste radio, troque les studios d’enregistrement pour la quiétude d’entretiens avec un masque de protection. Elle tend son micro à des Tunisiens vivant dans le pays, mais aussi à des représentants de la diaspora qui viennent parler de leur parcours professionnel, de leurs échecs et réussites, sans tabous. Son podcast s’intitule « Khedma ndhifa » (« Bon travail »).

L’idée est simple : dans un pays où le chômage stagne à 15 % mais où celui des jeunes de 15 à 24 ans avoisine les 38 %, le podcast valorise des parcours atypiques de personnes qui se sont reconverties ou ont radicalement changé de cursus, contre les attentes de leur famille ou de la société. Une façon de donner de l’espoir à de nombreux jeunes Tunisiens et de profiter du confinement pour se questionner sur leur avenir professionnel.

la suite après cette publicité

Trois ans plus tard, grâce au soutien de plusieurs programmes d’appui européens et français, Raouia Kheder organise le premier festival de podcasts dans le Maghreb et le second dans le monde arabe, grâce à une communauté bien soudée, en Tunisie mais aussi en Algérie et au Maroc. Elle a également fondé Tunisia Podcasts, une plateforme pour regrouper les podcasteurs tunisiens, de plus en plus nombreux. « Nous étions assez éparpillés, chacun travaillait dans son coin, donc je voulais nous rassembler mais aussi éduquer aux podcasts des jeunes qui ont parfois peur de se lancer ou pensent qu’il s’agit d’un format seulement réservé aux professionnels », raconte Raouia, en marge du festival qui s’est tenu dans plusieurs espaces culturels de la capitale.

Au menu, des rencontres, des tables rondes mais aussi des sessions d’enregistrement avec public « pour tester un peu les déclinaisons du podcast, comme aux États-Unis où le format est complètement démocratisé et viable économiquement », explique la journaliste. Comme elle, beaucoup des podcasteurs maghrébins se sont lancés pendant le confinement et le genre est en plein boom dans les trois pays. « Il n’y a pas encore un modèle économique approfondi avec des sponsors etc., mais il y a une vraie liberté de parole et surtout une capacité à aborder des sujets qui touchent à l’intime, à des problématiques que l’on voit peu dans les médias traditionnels ou qui ne sont jamais traitées de manière approfondie », explique Raouia.

Sujets sous-exploités

Ton, forme, durée, choix des invités… qui dit format libre, dit possibilités de création infinie pour les podcasteurs. Encore faut-il, in fine, trouver son public et, pour durer dans des pays où les autorités mettent la liberté d’expression sous pression, passer sous les radars des censeurs, notamment en choisissant des sujets « sociétaux » sur lesquels les politiques sont à la peine, des sujets « brûlants » et néanmoins sous-exploités par des grands médias qui craignent de s’y frotter. Maternité, masculinité, sexualité, burn out, santé mentale… Les thèmes abordés par les podcasts que nous recensons ici sont loin d’être anodins. Ils interrogent les récits à l’œuvre dans les sociétés, questionnent leur bien-fondé alors qu’elles sont confrontés à des mutations profondes.

Et si autour des producteurs de podcasts que nous avons rencontrés ici, mais aussi autour des médias en ligne qui les portent, comme le site inkyfada – qui a publié des séries sur la migration irrégulière, sur le harcèlement sexuel ou encore sur des épisodes clefs de l’histoire de la Tunisie –, s’agrégeait une nouvelle génération – la jeunesse ?  – attendant chaque semaine, chaque mois, les mots et les récits qui lui manquait pour retrouver force et espoir ?

la suite après cette publicité

L’intégralité des épisodes à retrouver ici :

• Épisode 1 : Avec « Deep Confessions Podcast », Nawel Bizid évoque frontalement la santé mentale

• Épisode 2 : « Les Bonnes Ondes » de Mehdi El Kindi

la suite après cette publicité

• Épisode 3 : Dans « Éclosion », Ouerdia Ousmer donne la parole aux Algériennes invisibles

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans la même série

Mehdi El Kindi © Montage JA ; DR
Ces podcasteurs qui agitent le Maghreb EP. 2

« Les Bonnes Ondes » de Mehdi El Kindi