En Centrafrique, la Minusca face aux exactions du groupe armé 3R

La mission de l’ONU en Centrafrique a déployé des hommes à Nzakoundou, dans le Nord-Ouest, à la suite d’assassinats de civils attribués au groupe armé rebelle 3R.

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 27 décembre 2020. © NACER TALEL/AFP

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 27 décembre 2020. © NACER TALEL/AFP

Publié le 28 décembre 2023 Lecture : 2 minutes.

« Le village de Nzakoundou a été la cible d’une attaque meurtrière attribuée aux éléments armés du groupe 3R, le 21 décembre dernier, causant 23 morts parmi les civils », a annoncé l’ONU dans un communiqué, précisant que le village a été incendié et que le reste de la population « aurait fui vers la brousse ».

Les 3R, d’anciens Sélékas

Les Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), dont le nombre n’a pas été précisé, « progressent en direction du village » dans le but de « renforcer la sécurité dans la zone et de faciliter l’accès humanitaire à la population », détaille la mission onusienne.

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Le groupe armé des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) est l’un des plus puissants parmi une multitude de groupes rebelles et bandes criminelles qui terrorisent la population en RCA.

Une guerre civile avait éclaté en Centrafrique en 2013, quand la Séléka avait renversé le président François Bozizé et que le camp du chef de l’État déchu avait lancé en représailles des milices d’autodéfense, les anti-balakas. Les combats ont culminé en 2018. Anti-balakas et Séléka ont tous deux été accusés par l’ONU de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Les groupes armés issus des deux camps se sont ensuite partagé plus des deux tiers de la Centrafrique jusqu’au début de 2021. Les 3R, d’anciens Sélékas, ont ensuite rejoint la rébellion de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui a lancé en décembre 2020 une vaste offensive contre Bangui pour tenter de renverser le président Faustin-Archange Touadéra.

Touadéra entre Wagner et Bancroft ?

Ce dernier a appelé Moscou à la rescousse d’une armée démunie et mal entraînée et des centaines de paramilitaires russes du groupe Wagner sont venus en renfort de centaines d’autres, présents depuis 2018, pour l’aider rapidement à repousser la rébellion et d’autres groupes armés hors de la plupart des territoires qu’ils occupaient. Sans pour autant réinstaller durablement l’autorité du pouvoir central dans certaines zones reculées du pays.

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Les rebelles et gangs criminels continuent de commettre des crimes contre les civils et de harceler ça et là les forces de sécurité et leurs alliés russes. Ces derniers, comme les militaires centrafricains et les groupes armés, sont régulièrement accusés par les Nations unies et des ONG internationales de crimes et exactions contre les populations.

Liée depuis 2018 à Wagner, aujourd’hui en pleine recomposition, la Centrafrique tente de diversifier ses partenariats stratégiques et discute désormais avec la société militaire privée américaine Bancroft. Aucun contrat avec cette dernière n’a cependant été officialisé et l’alliance avec la Russie a été prolongée, notamment après la visite, en septembre, du vice-ministre russe de la Défense à Bangui.

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(Avec AFP)

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