Crise chez Boeing : quelles conséquences en Afrique ?

Après l’incident survenu sur un B737 MAX 9 d’Alaska Airlines, le milieu aérien est en émoi. Turkish Airlines, seule compagnie à déployer ce type d’appareil sur le continent, a cloué les siens au sol. 

Un Boeing sur le tarmac d’Addis-Abeba (illustration). © (AP Photo/Mulugeta Ayene, File

Un Boeing sur le tarmac d’Addis-Abeba (illustration). © (AP Photo/Mulugeta Ayene, File

Publié le 9 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Après les deux accidents mortels de Lion Air en 2018 et Ethiopian Airlines en 2019 impliquant des Boeing 737 MAX 8, c’est une autre version de cet appareil, le 9 (légèrement plus grand), qui défraie la chronique après qu’une porte optionnelle d’issue de secours, condamnée et masquée par une cloison, a été arrachée en plein ciel lors d’un vol Alaska Airlines reliant Portland dans l’Oregon à Ontario en Californie, le 5 janvier.

L’incident n’a heureusement pas fait de victime, le pilote réussissant à poser l’avion en urgence mais l’Agence fédérale de l’aviation civile américaine (FAA) a ordonné l’inspection immédiate de tous les appareils de ce type avant de nouveaux vols. Si cette situation a conduit à des retards et des annulations en pagaille, notamment sur le territoire américain, le risque doit pour l’instant être relativisé car la configuration décrite ne concerne qu’une minorité d’appareils de type MAX 9 – la plupart des compagnies clientes ayant choisi de conserver l’issue de secours optionnelle.

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Certifié en 2018, le MAX 9 n’a pour l’instant été choisi par aucune compagnie africaine : Ethiopian Airlines, Air Peace ou encore Air Tanzania ont préféré opter pour le MAX 8, d’une capacité légèrement inférieure mais doté d’un rayon d’action légèrement supérieur.

Marrakech, Niamey, N’Djamena…

En revanche, le MAX 9 est utilisé sur le continent par Turkish Airlines qui en possède cinq exemplaires. Majoritairement déployés sur des destinations domestiques et européennes, certains d’entre eux se posent aussi à Marrakech, N’Djamena, Niamey, Zanzibar ou encore à l’aéroport de Kilimandjaro, en Tanzanie.

« Suite à l’incident survenu sur l’avion Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines et à l’enquête préliminaire des autorités, cinq Boeing 737 MAX 9 de la flotte de Turkish Airlines ont été invités à être examinés par mesure de précaution. En attendant que le processus d’examen technique de l’incident soit terminé et que les mesures demandées par les autorités soient prises, Turkish Airlines a décidé de retirer [les] 5 Boeing 737 MAX 9 de sa flotte de l’exploitation à l’aéroport où ils atterriront pour la première fois », a indiqué sur X (anciennement Twitter) le porte-parole de la compagnie, Yahya Üstün, le 6 janvier. Les appareils en question n’ont pour l’instant pas repris leur programme de vol.

Les inspections menées par les compagnies concernées ont notamment conduit aux constats de « boulons qui nécessitaient d’être resserrés » pour United Airlines, ou « des équipements mal fixés » pour Alaska Airlines. Une mauvaise nouvelle pour Boeing dont l’action a perdu plus de 8 points, le 8 janvier.

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Retards à prévoir

Si les compagnies africaines ne sont pas directement concernées par ce nouveau souci, elles le seront dans le cas – probable – où de nouvelles vérifications ralentiraient une chaîne de production qui a déjà accusé de nombreux retards. Des contrôles accrus sont notamment à prévoir chez le sous-traitant américain Spirit Aerosystems qui fabrique les fuselages des Boeing 737.

Outre Ethiopian Airlines, Air Tanzania et Air Peace, déjà cités, la RAM, la TAAG ou encore Air Algérie ont passé des commandes auprès du constructeur, qui a produit une large majorité des appareils actuellement déployés sur le continent, même si Airbus s’emploie à rattraper son retard.

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