Au Maroc, le roi Mohammed VI rappelle les parlementaires à l’ordre
Alors que plusieurs affaires judiciaires impliquant des élus de différents partis agitent le royaume, le roi a profité, ce 17 janvier, de l’ouverture d’un symposium sur la création du premier Parlement marocain pour appeler très explicitement à « moraliser la vie parlementaire ».
![Le Parlement marocain, à Rabat le 23 janvier 2023. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover,gravity=0.7972x0.3666/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2024/01/19/jad20240119-mmo-maroc-parlement.jpg)
Le Parlement marocain, à Rabat le 23 janvier 2023. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA
Après une succession de sombres affaires juridiques impliquant des élus, le roi Mohammed VI a sonné la fin de la récréation ce mercredi 17 janvier à Rabat. Par le biais d’un discours royal lu par le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, à l’occasion d’un symposium célébrant le 60e anniversaire de la constitution du premier Parlement élu au Maroc, le monarque a appelé à « moraliser la vie parlementaire par l’adoption d’un code de déontologie juridiquement contraignant pour les deux Chambres de l’institution législative ».
Un message qui succède à la révocation, début janvier, de deux parlementaires : Saïd Zaïdi (PPS), député de Benslimane, et Abdelkader El Boussairi (USFP), à la fois député de Fès et adjoint au maire de la ville. Tous deux sont impliqués dans des affaires de corruption. Mais aussi à la fameuse affaire dite du « Pablo Escobar du Sahara », qui défraie la chronique depuis plusieurs semaines : plusieurs députés de premier plan y sont inculpés, dont Saïd Naciri, président du Wydad de Casablanca (WAC) et du Conseil préfectoral de Casablanca sous les couleurs du PAM, et Abdenbi Bioui, président PAM de la région de l’Oriental depuis 2016 – et magnat du BTP.
« Les intérêts supérieurs de la nation »
Dans cette histoire où s’entremêlent narcos, politique et business, le frère de ce dernier, Abderrahim Bioui, président PAM de la commune rurale d’Aïn Sfa (région de l’Oriental), est poursuivi et en état d’arrestation depuis le 7 octobre après la saisie de plusieurs tonnes de drogue dans deux fermes familiales, ainsi que Mir Belkacem, qui n’est autre que son gendre… Cet ex-parlementaire PAM aurait été chargé du transit de la drogue du nord du Maroc vers Alger. Le dossier étant toujours en cours d’instruction, de nouvelles arrestations pourraient suivre, dont celles d’autres élus.
« Le message royal est avant tout un rappel à l’ordre adressé aux partis qui, durant les campagnes électorales, par calcul politique, ne sont pas toujours regardants sur la moralité des candidats qu’ils placent dans leurs listes, préférant s’appuyer sur leur puissance économique dans les régions », analyse un politologue. « Désormais, le profil de ceux qui souhaitent se présenter aux élections devra être passé au peigne fin, pour mettre en avant autant que possible des personnalités connues pour leur moralité. »
Un point de vue qui fait écho à cet autre passage du discours du souverain adressé aux parlementaires, dans lequel il souligne la nécessité de « reléguer à l’arrière-plan les calculs partisans au profit des intérêts supérieurs de la nation et des citoyens ». La messe est dite…
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