Cyril Ramaphosa promet la fin des coupures de courant

Dans son discours à la nation, le chef de l’État sud-africain a évoqué des milliers d’emplois dans les énergies renouvelables.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa pendant le discours sur l’état de la nation à l’hôtel de ville du Cap, le 8 février 2024. © ESA ALEXANDER / POOL / AFP

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa pendant le discours sur l’état de la nation à l’hôtel de ville du Cap, le 8 février 2024. © ESA ALEXANDER / POOL / AFP

Publié le 9 février 2024 Lecture : 3 minutes.

Lors de son discours annuel à la nation délivré le 8 février, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promis la fin prochaine des coupures de courant qui plombent la première industrie du continent, à seulement quelques mois des prochaines élections. « Nous avons établi un plan clair pour mettre fin aux délestages« , a-t-il déclaré devant les parlementaires au Cap, suscitant quelques huées. « Le pire est derrière nous et la fin des coupures de courant est enfin à portée de main », a-t-il ajouté, promettant « des milliers » d’emplois dans les énergies renouvelables.

En costume noir et cravate rouge, le président de 71 ans n’a pas évoqué directement les élections, qui pourraient être organisées courant mai, ni précisé leur date. Les Sud-Africains doivent se rendre aux urnes pour renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président. Ramaphosa, comme il le fait depuis des mois, a rappelé les progrès accomplis depuis la fin de l’apartheid et l’arrivée aux affaires, il y a trente ans, du Congrès national africain (ANC) toujours au pouvoir.

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« Dans un état désespéré »

Ce discours a été jugé « particulièrement décevant » par le leader du premier parti d’opposition (DA), John Steenhuisen. Le président « vit dans un monde imaginaire, ce n’est pas la réalité vécue des Sud-Africains », a-t-il dénoncé auprès de l’AFP, soulignant que le pays, « dans un état désespéré », a « hâte d’aller voter ». Sans le nommer, Ramaphosa s’en est vivement pris à son prédécesseur en affirmant que les « plus grands dégâts » causés au pays ont été infligés par la période de corruption massive qui a marqué le règne de l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018). Le mois dernier, Zuma, 81 ans, a été suspendu de l’ANC après avoir annoncé en décembre qu’il soutiendrait un nouveau parti dissident baptisé uMkhonto We Sizwe (MK).

« Pendant dix ans, des individus au plus haut niveau de l’État ont conspiré (…) pour prendre le contrôle et réorienter des entreprises publiques (…) et d’autres institutions publiques », a déclaré Ramaphosa. L’équivalent de centaines de milliers d’euros, « qui étaient censés répondre aux besoins des Sud-Africains ordinaires, ont été volés », a-t-il rappelé.

Le pays le plus inégalitaire du monde

À l’approche d’élections cruciales, à l’issue desquelles l’ANC pourrait se maintenir au pouvoir grâce à la formation d’une coalition mais perdrait la majorité absolue selon toutes les enquêtes d’opinion, il a vanté les mérites du parti historique, notamment celui d’avoir d’avoir apporté la démocratie en Afrique du Sud. Il a énuméré certaines réalisations des trente dernières années, notamment les programmes d’aide sociale et de développement économique qui ont aidé à sortir de la pauvreté de nombreux Sud-Africains. Mais le pays reste le plus inégalitaire au monde, selon la Banque mondiale.

L’Afrique du Sud a affirmé ces derniers mois son influence sur la scène mondiale en accueillant le sommet des Brics en août et avec un recours historique devant la justice internationale contre Israël pour « génocide » à Gaza. Mais au niveau national, l’ANC de Nelson Mandela perd du terrain, éclaboussé par les affaires de corruption et plombé par un contexte socio-économique morose marqué par un chômage endémique.

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En tournée près de Pretoria le week-end dernier pour la dernière campagne d’inscription des électeurs, Ramaphosa a toutefois assuré pouvoir « sentir l’odeur la victoire ». « Que les gens le veuillent ou non, l’ANC va revenir en force », a-t-il assuré. Le président avait fustigé le mois dernier ceux qui « complotent et se liguent contre l’ANC ».

Le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a monté une coalition avec dix petits partis. Administrant la ville du Cap et jouissant historiquement d’un soutien auprès de la minorité blanche du pays, le DA tente ces dernières années de gagner des électeurs noirs.

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(Avec AFP)

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