Joe Biden investit al-Sissi président du… Mexique

En évoquant la situation dans la bande de Gaza lors d’une intervention télévisée, le leader américain a confondu l’Égypte et le Mexique. Et ce n’est pas sa première gaffe.

© Damien Glez

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Publié le 9 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Peut-être Abdel Fattah al-Sissi a-t-il bouclé ses valises, ce jeudi, pour gagner la plage de Maroma, dans la ville de Cancún. Une prise de parole télévisée du président des États-Unis laisse en tout cas à croire que le chef de l’État égyptien n’a pas besoin de visa pour le Mexique, puisqu’il en serait le… dirigeant. En évoquant la situation au Moyen-Orient, Joe Biden a fait une révélation géopolitique surréaliste : « Vous savez, à l’origine, le président du Mexique, Sissi, ne voulait pas ouvrir le passage pour laisser entrer l’aide humanitaire. Je lui ai parlé, je l’ai convaincu d’ouvrir le poste-frontière »

S’il est vrai que le nom « Mexique » est mécaniquement associé au mot « frontière », dans tout esprit étasunien, 12265 km séparent Mexico du Caire, si l’on quitte l’Égypte en direction de l’ouest, 27735 si l’on va vers l’est. Quant au patronyme du président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, il ne prête visiblement pas le flanc à la moindre confusion avec celui d’Abdel Fattah al-Sissi. Et Biden a rencontré son homologue égyptien lors du Sommet sur le climat de 2022, et s’est entretenu au téléphone avec lui encore en octobre dernier.

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Joe le gaffeur

Certes, il y a de nombreuses années que le président des États-Unis est surnommé « Joe le gaffeur » sans qu’une bourde, un lapsus ou un défaut temporaire de concentration ne remette en question sa capacité à diriger sérieusement son pays. Mais ces derniers mois, les imprécisions de l’octogénaire s’accumulent.

Jeudi, le procureur spécial Robert Hur, chargé d’enquêter sur la gestion de documents confidentiels par l’actuelle administration américaine, révélait que Joe Biden ne s’était plus souvenu de « quand il était vice-président » ni même de l’année du décès de son fils aîné. Plus tôt dans la semaine, le chef de l’État avait confondu publiquement Emmanuel Macron et François Mitterrand, hommes politiques français qu’il avait d’abord associés à l’Allemagne.

Papy Biden vs papy Trump

Ces erreurs sont troublantes alors que Biden est candidat à sa propre succession à l’âge de 81 ans. Certes, son adversaire probable, Donald Trump, n’a que quatre ans de moins que lui et a déjà démontré son impéritie en matière de géographie africaine, en inventant le nom « Nambia ». Mais la mémoire défaillante de l’ancien vice-président de Barack Obama inquiète d’autant plus qu’il s’est senti obligé de déclarer ne pas avoir de problème de ce côté, quelques secondes avant de qualifier al-Sissi de Mexicain : « Je suis bien intentionné, je suis un homme âgé et je sais ce que je fais, bon sang. Je n’ai pas de problèmes de mémoire. »

En 2020, le populaire candidat était assurément l’atout démocrate qui pouvait faire perdre Trump. En 2024, il pourrait être le handicap démocrate qui permettrait au républicain de gagner…

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