En Afrique du Sud, le sulfureux parti radical EFF lance sa campagne

La gauche radicale sud-africaine, menée par Julius Malema, lance samedi 10 février à Durban sa campagne en vue des élections générales prévues dans les prochains mois.

Le Sud-Africain Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique (EFF), le 26 juillet 2023. © Guillem SARTORIO / AFP

Le Sud-Africain Julius Malema, leader des Combattants pour la liberté économique (EFF), le 26 juillet 2023. © Guillem SARTORIO / AFP

Publié le 10 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Julius Malema, 42 ans, connu pour ses discours chocs et ses provocations répétées, a fondé les Combattants pour la liberté économique (EFF) en 2013 après avoir violemment claqué la porte du Congrès national africain (ANC) dont il dirigeait la Ligue des jeunes. En progression dans les sondages, l’EFF aspire à ravir la place de premier mouvement d’opposition dans le pays.

Selon une récente enquête d’opinion Ipsos, l’EFF et le premier parti d’opposition (Alliance démocratique, DA) se tiennent dans un mouchoir de poche comptabilisant entre 17% et 20% des intentions de vote. Aux élections générales de 2019, l’EFF n’avait obtenu qu’à peine plus de 10% des voix.

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Malema défie ouvertement l’ANC

Le chef du parti doit s’exprimer dans l’après-midi dans un stade d’une capacité de 55 000 places dans la capitale du KwaZulu-Natal, province clé avec le plus grand nombre d’électeurs et fief de l’ANC. Le parti historique de Nelson Mandela lancera officiellement sa campagne au même endroit dans deux semaines.

« Malema est populaire parce qu’il s’est imposé comme quelqu’un osant défier ouvertement le pouvoir en l’accusant d’avoir échoué à libérer le peuple noir », selon l’analyste politique Sandile Swana. Et « l’EFF s’est forgé une identité de parti de jeunes intellectuels et penseurs défendant l’éducation des Noirs », ajoute le spécialiste.

Ces dernières années, le parti a tenté d’élargir sa base en ciblant notamment dans les universités une jeunesse en colère, confrontée à une pauvreté grandissante et un chômage endémique.

L’ANC en danger

La date précise des élections doit encore être annoncée, mais elles sont attendues entre mai et août. Quelque 27,5 millions de Sud-Africains se rendront aux urnes pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.

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Selon les enquêtes d’opinion, l’ANC du président Ramaphosa, éclaboussé par les affaires de corruption et plombé par un contexte socio-économique morose, risque de perdre sa majorité absolue au Parlement pour la première fois de son histoire.

De son côté, l’Alliance démocratique (DA), qui jouit historiquement d’un soutien auprès de la minorité blanche mais a tenté ces dernières années de gagner des électeurs noirs, a monté une coalition avec dix petits partis. Toutefois, elle refuse de s’allier avec l’EFF, invoquant de profondes divergences idéologiques.

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(Avec AFP)

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