La diplomatie toujours au chevet de Gaza

Recep Tayyip Erdogan au Caire, demande de pause dans les combats pour les uns, exigence d’un cessez-le-feu pour les autres : les discussions se poursuivent, la délégation israélienne a quitté la capitale égyptienne.

Décombres d’un bâtiment où deux otages auraient été détenus avant d’être secourus lors d’une opération des forces de sécurité israéliennes à Rafah, le 12 février 2024. © SAID KHATIB / AFP

Décombres d’un bâtiment où deux otages auraient été détenus avant d’être secourus lors d’une opération des forces de sécurité israéliennes à Rafah, le 12 février 2024. © SAID KHATIB / AFP

Publié le 14 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Un fragile espoir de trêve entre Israël et le Hamas subsiste malgré la menace d’une offensive sur Rafah, dernier refuge pour près d’un million et demi de Palestiniens.

L’Égypte, médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, en particulier à Gaza, accueillait le 13 février les directeurs du renseignement américain et israélien ainsi que le chef du gouvernement qatari pour des pourparlers sur une trêve incluant une nouvelle libération d’otages.

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Les discussions entre le directeur de la CIA, William Burns, le chef du Mossad, David Barnea, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens ont été « positives », a annoncé la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien. Elles se poursuivront durant « les trois prochains jours », a indiqué la même source.

« Arrêter le bain de sang »

Un responsable du bureau politique du Hamas, Khalil al-Hayya, va conduire une délégation au Caire pour y rencontrer les chefs des services de renseignement égyptien et qatari, probablement ce 14 février, a indiqué à l’AFP une source au sein du mouvement islamiste.

Recep Tayyip Erdogan, un des dirigeants les plus critiques de l’opération israélienne, sera également reçu au Caire par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi – sa première visite en Égypte après une décennie de brouille. Le président turc a expliqué ce déplacement dans ce pays, ainsi que précédemment aux Émirats arabes unis, par son souci d’ « arrêter le bain de sang » à Gaza.

« Nous travaillons intensément avec l’Égypte et le Qatar à une proposition pour la libération des otages », a indiqué à Washington le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.

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« Mort ou vivant »

Le 13 février, l’armée israélienne a diffusé une vidéo montrant selon elle le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, dans un tunnel le 10 octobre 2023, trois jours après le début de la guerre.

La « traque » du cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre « ne s’arrêtera que lorsque nous l’aurons capturé mort ou vivant », a affirmé le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, soulignant de facto que Yahya Sinouar réussissait à lui échapper depuis quatre mois.

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Malgré les nombreuses mises en garde internationales, Benyamin Netanyahou s’est dit déterminé à poursuivre « la pression militaire jusqu’à la victoire complète » sur le Hamas, et la libération des otages. Il a néanmoins assuré qu’Israël ouvrirait à la population « un passage sécurisé » pour quitter Rafah, sans préciser vers quelle destination.

Les États-Unis, principal allié d’Israël, s’opposent à une offensive sans garanties pour la sécurité des civils. Le président Joe Biden a réclamé à Israël un plan « crédible » pour épargner la population. La Chine a aussi exhorté mardi Israël à arrêter « au plus vite » son opération militaire à Rafah.

Des camps dans le Sud-Ouest ?

L’Allemagne a appelé Israël à garantir des passages sûrs pour la protection des civils à Rafah, où deux journalistes d’Al Jazeera ont été grièvement blessés dans une frappe israélienne, selon la chaîne qatarie.

D’après le Wall Street Journal, Israël proposerait de créer 15 vastes camps de 25 000 tentes chacun dans le sud-ouest de la bande de Gaza, dans le cadre d’un plan d’évacuation. Rafah, devenue un gigantesque campement, est le principal point d’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, insuffisante pour répondre aux besoins de la population qui vit dans des « conditions proches de la famine », selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

(Avec AFP)

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