En Algérie, les pouvoirs publics se mobilisent en prévision du ramadan

À moins d’un mois du ramadan, les autorités algériennes mettent les bouchées doubles pour enrayer la flambée des prix et assurer la disponibilité des denrées alimentaires en quantités suffisantes.

Sur un marché d’Alger, le 31 mars 2017. © CHINE NOUVELLE/SIPA

Sur un marché d’Alger, le 31 mars 2017. © CHINE NOUVELLE/SIPA

Publié le 19 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Depuis début février, l’effervescence est palpable. « Il faut à tout prix anticiper toute déconvenue, confie un cadre du ministère du Commerce. Le président Tebboune ne va tolérer aucun couac durant le mois sacré. » Comme souvent à l’approche du ramadan, l’exécutif s’active donc pour contrôler la hausse des prix et pour concrétiser les mesures retenues dans son plan d’action d’approvisionnement du marché national de produits de base, qui a commencé à être mis en place dès le mois de décembre dernier.

La priorité a été de garantir la disponibilité des produits alimentaires très consommés durant cette période. Ainsi, la production de la semoule a été augmentée de 20 % et l’huile de table est passée de 1 800 tonnes à 4 000 tonnes par jour. Pour lutter contre la spéculation, il est en outre prévu de déstocker 106 000 tonnes de pommes de terre, 30 000 tonnes d’oignons, 10 000 tonnes d’ails et plus de 300 000 tonnes de sucre brut. Et d’importer 110 000 tonnes de viande rouge, au lieu des 20 000 tonnes habituelles. De la viande qui sera vendue 1 200 dinars le kilo dans les points de ventes étatiques, contre jusqu’à 250 000 dinars chez le boucher.

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Afin d’assurer une répartition équitable de la viande, le ministère du commerce a aussi fait signer un engagement aux importateurs, qui sont principalement localisées dans l’Algérois, à Oran et à Sétif. Désormais, ceux-ci devront installer des plateformes de distribution aux quatre coins du pays et fournir la liste de leurs réseaux de distribution à la Direction général du Contrôle économique et de la répression de la fraude.

Effort budgétaire et fonctionnaires mobilisés

Dans la panoplie des mesures de soutien au pouvoir d’achat figure aussi l’installation, quinze jours avant le début du mois sacré, de marchés de proximité qui proposeront des produits moins chers et la mobilisation de l’ensemble des agents de lutte contre la spéculation qui devront renoncer à leurs congés.

En amont, et dans ce qui ressemble fort à une volonté d’assurer la paix sociale à dix mois du scrutin présidentiel, prévu en décembre, les autorités ont mobilisé dans le cadre de la loi de Finances 2024 une enveloppe budgétaire record de 110 milliards de dollars. « C’est le plus important budget dans l’histoire du pays, sachant qu’une grande partie sera consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat et qu’une autre partie est dédiée au financement des projets d’investissement », a souligné le ministre des Finances lors de la séance d’adoption dudit projet de loi par le Parlement.

Prés de 20 % du budget de l’État servira à la subvention des produits laitiers, des céréales, de l’huile, du sucre et au raccordement en électricité, en gaz, en eau des foyers. La farine, la semoule, certains légumes, le poulet et les œufs seront de leur côté, jusqu’au 31 décembre 2024 au moins, exemptés de TVA. Cette mesure inclut le riz et les légumes secs. Les efforts consentis par l’État algérien se reflètent aussi dans le montant consacré à la hausse de salaire dans le secteur de la fonction publique, jusqu’à 47 % au terme de l’année en cours : 4 628 milliards de dinars sont dégagés pour augmenter les revenus de ses salariés.

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Le financement de cette politique sociale soulève, cependant, la question des capacités du pays à l’inscrire dans la durée. En cas de baisse des revenus pétroliers, le pouvoir serait-il toujours en mesure d’absorber les tensions sociales comme une éponge ?

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