L’ex-directrice de cabinet du président Andry Rajoelina condamnée au Royaume-Uni

Arrêtée en août 2023, la Malgache Romy Andrianarisoa était soupçonnée d’avoir demandé des pots-de-vin en échange de l’attribution de licences d’exploitation au groupe minier britannique Gemfields.

L’ancienne directrice de cabinet du président malgache, Romy Andrianariso. © NATIONAL CRIME AGENCY / AFP.

L’ancienne directrice de cabinet du président malgache, Romy Andrianariso. © NATIONAL CRIME AGENCY / AFP.

Publié le 21 février 2024 Lecture : 2 minutes.

L’ancienne directrice de cabinet du président malgache Andry Rajoelina a été reconnue coupable de corruption, le 20 février, par un tribunal britannique pour avoir demandé des pots-de-vin à une compagnie minière.

Romy Andrianarisoa, 47 ans, avait été arrêtée au début d’août 2023 à Londres avec un Français décrit comme son « associé », Philippe Tabuteau, 54 ans, à l’issue d’une enquête menée par l’agence britannique de lutte contre la criminalité (National Crime Agency, NCA). Détenue depuis au Royaume-Uni, elle était soupçonnée d’avoir demandé avec cet homme des pots-de-vin en échange de l’attribution de licences d’exploitation au groupe minier britannique Gemfields.

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En poste auprès du président Andry Rajoelina lors de son arrestation, elle avait plaidé non coupable lors d’une audience en septembre. Sa peine sera connue le 18 mars, et elle encourt jusqu’à dix ans de prison. « Romy Andrianarisoa est une fonctionnaire corrompue qui a choisi de s’enrichir dans l’exercice de ses fonctions publiques », a estimé Thomas Short, procureur spécialisé dans les affaires de fraude. Philippe Tabuteau a plaidé coupable, ce qui signifie que sa peine sera prononcée sans procès.

260 000 euros et 5 % des actions

Le groupe Gemfields avait fait part de ses préoccupations aux autorités britanniques, ce qui a permis d’arrêter les deux suspects dans le quartier de Victoria, « lors d’une réunion où ils sont soupçonnés d’avoir tenté de solliciter » des sommes totalisant 250 000 francs suisses (260 000 euros) « et une participation au capital de 5 % », avait indiqué la NCA.

Selon le Financial Times, qui a révélé l’information, cette dernière demande visait une participation dans tous les projets malgaches de Gemfields, qui est, depuis 2008, propriétaire de la société Oriental Mining dans le pays.

La présidence malgache avait alors relevé Andrianarisoa de ses fonctions et précisé que cette proche du chef de l’État était officiellement en congé.

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« Simple fusible d’Andry Rajoelina »

L’affaire avait éclaté à moins de trois mois de l’élection présidentielle à Madagascar. Andry Rajoelina a depuis été investi pour un second mandat, au terme d’un scrutin qui s’est joué en un seul tour et qui a été boycotté par l’opposition.

L’affaire dans laquelle est impliquée Romy Andrianarisoa, « simple fusible d’Andry Rajoelina, illustre la corruption qui fait fuir les investisseurs internationaux », avait estimé son opposant Siteny Randrianasoloniaiko, dans un message transmis à l’époque à l’AFP. Le pays est classé à la 142e position sur 180 dans le classement de la perception de la corruption de Transparency International.

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(Avec AFP)

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