La justice égyptienne dissout l’ancien parti au pouvoir et ordonne la saisie de ses biens

Un tribunal administratif égyptien a ordonné samedi la dissolution du Parti national démocrate (PND), ancien parti au pouvoir, et la saisie de ses avoirs, répondant ainsi à une revendication majeure de la révolte de janvier/février, a-t-on appris de source judiciaire.

Le président égyptien Hosni Moubarak au Caire le 15 septembre 2002. © AFP

Le président égyptien Hosni Moubarak au Caire le 15 septembre 2002. © AFP

Publié le 16 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

"Le tribunal administratif a ordonné la dissolution du PND et la saisie de son argent. Son siège et ses bâtiments seront transférés au gouvernement", a déclaré cette source, sans préciser les motifs de la dissolution.

Fondé par l’ancien président Anouar el-Sadate et dirigé après l’assassinat de ce dernier par Hosni Moubarak, le PND a dominé la vie politique égyptienne pendant plus de trois décennies, au prix de nombreux trucages électoraux dénoncés en Egypte comme à l’étranger.

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Enquêtes pour corruption

Il tente actuellement de survivre à la révolte populaire qui a renversé l’ancient président le 11 février. Nombre de ses anciens cadres font l’objet d’enquêtes pour corruption, et plusieurs sont déjà derrière les barreaux.

D’autres ont fait défection et envisagent de créer un nouveau parti. C’est le cas en particulier de Hossam Badrawi, à qui M. Moubarak avait remis la présidence du parti début février et qui a démissionné au bout de quelques jours parce que le raïs tardait à quitter le pouvoir.

Selon plusieurs sources, l’audience samedi s’est tenue en présence du nouveau président du parti, Talaat Sadate, neveu du président assassiné, et a été suivie d’une manifestation d’opposants qui ont scandé "Le PND est illégitime".

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Le PND avait hérité d’une partie de ses propriétés des anciens partis au pouvoir à l’époque de M. Sadate, tandis que d’autres étaient louées à des propriétaires privés, dont certains ont récemment entamé des poursuites judiciaires pour récupérer leurs biens.

Le siège du parti, au bord du Nil au Caire, a été incendié pendant la révolte qui a provoqué la chute de M. Moubarak. Il provoque désormais la convoitise du gouverneur du Caire, qui voudrait en faire un parc, et du Musée égyptien situé en face.

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Ceux qui n’ont pas encore quitté le parti espéraient pouvoir se présenter sous ses couleurs aux élections législatives prévues en septembre, assurant qu’ils avaient coupé tout lien avec les anciens responsables corrompus et présentant leurs excuses aux Egyptiens pour "les erreurs du parti".

Hosni Moubarak, actuellement hospitalisé après un accident cardiaque, et ses fils Alaa et Gamal sont en détention provisoire dans le cadre d’une enquête sur la répression des manifestations de janvier et février, qui a fait 800 morts selon des sources officielles. Ils doivent également être entendus dans des affaires de corruption.

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