L’Algérie, de nouveau au centre du jeu dans l’approvisionnement en gaz de l’Europe

Les principaux exportateurs de gaz se sont réunis ce 1er mars à Alger dans un contexte de tensions persistantes sur les marchés depuis l’invasion russe de l’Ukraine, alors qu’une forte croissance de la demande est attendue cette année.

Les chefs d’État et de gouvernement participent au septième sommet du Forum des pays exportateurs de gaz au Centre international de conférences « Abdellatif Rahal » à Alger, du 29 février 2024 au 2 mars 2024. © Photo by Billel Bensalem / Nurphoto / APP

Les chefs d’État et de gouvernement participent au septième sommet du Forum des pays exportateurs de gaz au Centre international de conférences « Abdellatif Rahal » à Alger, du 29 février 2024 au 2 mars 2024. © Photo by Billel Bensalem / Nurphoto / APP

Publié le 1 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

Une réunion ministérielle des représentants des membres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) s’est tenue dans la matinée à Alger, à la veille d’un sommet de leurs dirigeants, auquel sont notamment attendus autour du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, et l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani.

Le GECF, fondé en 2001, réunit 12 pays : l’Algérie, le Qatar, la Russie, l’Iran, la Bolivie, l’Égypte, la Guinée équatoriale, la Libye, le Nigeria, Trinité-et-Tobago, le Venezuela et les Émirats arabes unis. Selon ce club, ses membres et sept autres pays associés représentent 70 % des réserves prouvées de gaz et 51 % des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL).

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« Forte croissance »

Lors de l’ouverture de la réunion ministérielle, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a souligné la nécessité « d’un dialogue continu et sérieux entre producteurs et consommateurs pour construire une vision prospective commune qui reconnaisse le rôle croissant du gaz naturel dans le mix énergétique mondial, en tant que source durable et compétitive à même de garantir la sécurité énergétique ».

Dans un résumé de son rapport annuel Global Gas Outlook 2050 publié jeudi, le GECF estime que le gaz naturel « est destiné à rester indispensable pendant des décennies ». En effet, selon cette synthèse, « d’ici à 2050, la demande de gaz naturel devrait augmenter de manière impressionnante de 34 %, faisant considérablement croître sa part dans le mix énergétique mondial, passant de 23 % actuellement à 26 % ».

Dans son dernier rapport trimestriel publié en janvier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que la demande mondiale de gaz devrait connaître une « forte croissance » en 2024 comparativement à 2023, soutenue par des prévisions de températures plus froides et par la baisse des prix.

« Interlocuteur neutre »

Les marchés du gaz sont sous tension depuis la reprise post-Covid fin 2021, et encore plus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a alimenté les importations par la mer de GNL, notamment en provenance des États-Unis pour compenser les réductions drastiques de livraisons de gaz russe dans les pipelines vers l’Europe.

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Le ministre russe de l’Énergie, Nikolaï Choulguinov, qui représente son pays au sommet, a affirmé à l’agence officielle algérienne APS que Moscou s’était employé à « enrichir la Déclaration d’Alger, qui sera très importante pour la coordination concernant l’infrastructure gazière et les moyens de la protéger des incidents ». Celle-ci devrait être adoptée samedi à l’issue des travaux par les participants.

L’Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel. Soucieux de diversifier leurs approvisionnements pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, plusieurs pays européens – notamment l’Italie – se sont tournés vers le gaz algérien.

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« L’Algérie se voit comme un important acteur diplomatique international. Elle veut montrer qu’elle est capable de réunir l’Iran, le Qatar, la Russie en Algérie, qu’elle est un interlocuteur neutre qui peut réunir des pays d’orientations différentes. Organiser le sommet fait partie de cela », a estimé l’expert américain, spécialiste du dossier énergie en Afrique du Nord, Geoff Porter.

(Avec AFP)

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