Nouvelle manifestation au Sénégal pour une présidentielle avant le 2 avril
Plusieurs centaines de manifestants ont réclamé le 2 mars à Dakar la tenue de l’élection présidentielle avant le 2 avril, date de la fin du mandat du président Macky Sall, lors d’un rassemblement à l’appel de la société civile et de l’opposition.
À l’appel du « Front de la résistance », une union d’organisations de la société civile et de l’opposition scellée jeudi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans un quartier populaire de la capitale sénégalaise.
Nombre d’entre elles arboraient les couleurs du Sénégal et brandissaient des portraits de l’opposant Ousmane Sonko, détenu depuis fin juillet pour « appel à l’insurrection » et privé de présidentielle après l’invalidation de sa candidature. Il a adoubé celle de son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, également détenu mais dont la candidature a été retenue.
« Nous voulons une élection avant le 2 (avril) avec les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel et que la démocratie sénégalaise continue de rayonner », a expliqué Assane Camara, un commerçant de 27 ans. « Macky Sall dictateur », « Libérez Sonko », ont scandé les manifestants, qui ont entonné à plusieurs reprises une chanson en l’honneur de ce dernier, « Sonko namenaaalaa » (« Sonko tu nous manques », en wolof).
Heurts entre les partisans de Sonko et Khalifa Sall
Plusieurs responsables représentant des candidats à l’élection ont harangué la foule. « Ce que nous demandons au président Macky Sall, c’est d’organiser les élections avant le 2 avril et de donner les clés du palais à son successeur les yeux dans les yeux, et qu’on puisse commencer à reconstruire notre pays », a ainsi déclaré Aminata Touré, ex-Première ministre et membre de la coalition « Bassirou président ».
Le rassemblement, qui avait été autorisé par les autorités, s’est terminé dans la confusion lorsque des heurts ont brièvement mis aux prises des partisans présumés des candidats Sonko et Khalifa Sall.
Un contentieux oppose les supporters des deux hommes depuis que Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, a accepté en mai 2023 un dialogue avec le président Sall à l’issue duquel Karim Wade et Khalifa Sall, deux figures de l’opposition, ont recouvré leur éligibilité après l’adoption d’une réforme du code électoral. Ousmane Sonko, qui avait conclu une alliance électorale avec Khalifa Sall en 2021, avait vigoureusement refusé de participer à ce dialogue qu’il considérait comme une manœuvre du pouvoir pour diviser l’opposition.
Le camp de la majorité présidentielle a pour sa part appelé à une « marche pour la paix » dimanche matin à Dakar.
Crise
Le Sénégal est plongé dans une grave crise politique depuis le report le 3 février, par le chef de l’État du scrutin présidentiel initialement prévu le 25 février. Ce report, dénoncé comme un « coup d’État constitutionnel » par l’opposition, a provoqué un choc dans l’opinion et des manifestations qui ont fait quatre morts. Le Conseil constitutionnel a finalement déjugé le président sénégalais, et le pays est depuis dans l’attente d’une nouvelle date de scrutin.
Un dialogue national, organisé en début de semaine par le président et boycotté par l’opposition, a notamment recommandé d’organiser l’élection le 2 juin. Le chef de l’État a indiqué qu’il saisirait « pour avis » le Conseil constitutionnel de ces recommandations.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sanctionné par la CAF, Samuel Eto’o échappe au pire
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Entre le Gabonais Oligui Nguema et ses voisins, tout va presque bien
- Sonangol obtient le feu vert d’Alassane Ouattara pour la vente de ses parts dans la SIR
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux