Reprise des négociations pour une trêve à Gaza lors du ramadan

Des négociations ont repris pour obtenir une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens meurtriers se poursuivent dans le territoire palestinien menacé de famine.

Distribution alimentaire dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 décembre 2023. © Mahmud HAMS / AFP

Distribution alimentaire dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 décembre 2023. © Mahmud HAMS / AFP

Publié le 3 mars 2024 Lecture : 3 minutes.

Selon un média progouvernemental égyptien, des représentants du Qatar et des États-Unis sont arrivés dimanche 3 mars au Caire. Des envoyés du Hamas doivent leur « donner une réponse à la proposition élaborée à Paris » fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste.

La proposition des pays médiateurs – Qatar, États-Unis, Égypte – porte sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 otages détenus Gaza contre celle de Palestiniens emprisonnés par Israël. L’objectif est de parvenir à une trêve avant le début du mois du jeûne musulman, qui commencera le 10 ou 11 mars cette année.

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« Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l’accord », a assuré samedi un haut responsable américain à Washington, mais Israël n’a pas confirmé ces informations. Une trêve pourrait être signée d’ici « 24-48 heures » si Israël « accepte les demandes du Hamas », a dit dimanche à l’AFP un haut responsable du mouvement palestinien, sous couvert d’anonymat. Celles-ci incluent « le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l’aide humanitaire » de l’ordre de « 400 à 500 camions par jour », a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement.

Familles entières décimées

En échange d’une libération d’otages, le mouvement palestinien réclame en outre un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza, où plusieurs frappes aériennes nocturnes ont ciblé les villes de Khan Younès et Rafah, dans le Sud.

Le gouvernement du Hamas a également indiqué que des tirs nourris d’artillerie avaient visé Jabaliya, Beit Hanoun, Zeitoun et Tal al-Hawa, dans le Nord.

En près de cinq mois, les opérations militaires israéliennes déclenchées en représailles à l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre ont fait 30 410 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, a indiqué dimanche le ministère de la Santé. Il a fait état de 90 morts en 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam, dans une frappe sur leur maison à Rafah. « Il n’y avait aucune présence militaire dans la maison, seulement des civils », a raconté Shehda Abou Anza, un neveu. « Il y avait peut-être plus de 15 enfants dans cette maison » de quatre étages complètement détruite. « Tous des bébés et des enfants en bas âge ».

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La famine est « quasiment inévitable »

Le conflit a aussi provoqué une catastrophe humanitaire et la famine est « quasiment inévitable » pour 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population de Gaza, d’après Jens Laerke, porte-parole de l’Ocha, l’agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Selon le ministère de la Santé, 16 enfants sont morts de « malnutrition et de déshydratation » ces derniers jours.

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé samedi sa « grave préoccupation » face à l’insécurité alimentaire à Gaza et appelé à la livraison sans entraves d’une aide humanitaire « à grande échelle ». Face aux difficultés d’acheminer l’aide humanitaire par la route dans le territoire bouclé par Israël, les États-Unis ont mené samedi un premier parachutage d’aide dans une opération conjointe avec la Jordanie.

À Rome, le pape François a appelé à garantir « un accès sûr » à l’aide humanitaire pour la population qui en a « un besoin urgent ».

Israël impose un blocus à Gaza

Les cargaisons d’aide par voie terrestre, soumises au feu vert d’Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n’arrivent qu’en quantité très limitée via Rafah, depuis l’Égypte, selon l’ONU. Leur acheminement, notamment dans le nord du territoire, est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

Une distribution d’aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur des camions d’aide humanitaire. Le Hamas affirme que l’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule affamée. Israël a évoqué dimanche des tirs contre « plusieurs voleurs » qui représentaient « une menace immédiate » envers les soldats chargés de sécuriser la zone.

L’enquête préliminaire « a confirmé qu’aucune frappe n’a été effectuée par (l’armée) en direction du convoi d’aide », a affirmé le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. « La majorité des Palestiniens ont été tués ou blessés à la suite de la bousculade » pour s’emparer de la cargaison des camions, a-t-il dit.

Le drame a fait 118 morts et 760 blessés, selon le Hamas, et la communauté internationale a réclamé une enquête. Une équipe de l’ONU a dit avoir constaté « un grand nombre » de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes.

(Avec AFP)

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