La justice tunisienne annule la condamnation du journaliste Khalifa Guesmi

Le journaliste de la radio privée la plus populaire du pays, Mosaïque FM, avait été condamné pour des informations divulguées en 2022. Une peine alourdie à cinq ans en 2023 et dénoncée par les défenseurs des droits humains.

Le journaliste tunisien Khalifa Guesmi (au c.) après sa libération, devant la préfecture de Tebourba, le 6 mars 2024. © SOFIENE HAMDAOUI / AFP.

Le journaliste tunisien Khalifa Guesmi (au c.) après sa libération, devant la préfecture de Tebourba, le 6 mars 2024. © SOFIENE HAMDAOUI / AFP.

Publié le 7 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

La Cour de cassation en Tunisie a annulé le 6 mars la condamnation d’un journaliste à cinq ans de prison, a annoncé son avocat. Khalifa Guesmi, correspondant de Mosaïque FM, la radio plus écoutée de Tunisie, avait été condamné en novembre 2023 à un an de prison, peine alourdie à cinq ans en appel, pour avoir divulgué des informations sur les services de sécurité.

La Cour de cassation a « invalidé le jugement de cinq ans et ordonné de le revoir en appel », a indiqué son avocat, Me Rahal Jallali. Khalifa Guesmi a quitté la prison le 6 mars au soir, selon un correspondant sur place. Le journaliste reste sous le coup de poursuites, d’après son avocat, en vertu de l’article 34 de la loi antiterroriste qui « punit de dix à vingt ans d’emprisonnement » quiconque publie des informations « au profit d’une organisation ou entente terroriste ».

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Incarcéré depuis septembre 2023, ce journaliste a été reconnu coupable d’avoir « participé à la divulgation intentionnelle d’informations relatives aux opérations d’interception, d’infiltration, de surveillance audiovisuelle ou des données qui y sont collectées ». Il a été arrêté et détenu pendant une semaine en mars 2022, après la publication sur le site de Mosaïque FM d’une information portant sur le démantèlement d’une « cellule terroriste » et l’arrestation de ses membres.

Recul des libertés

Des journalistes et des représentants de la société civile se sont rassemblés le 6 mars à Tunis en soutien à Khalifa Guesmi et pour réclamer sa libération « immédiate ». Des ONG locales et internationales ont lancé plusieurs appels à sa libération, dénonçant sa condamnation à cinq ans de prison comme « une mascarade » et « un revers majeur pour le système judiciaire ». Ces ONG déplorent un recul des libertés en Tunisie depuis que le président Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021.

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) s’est félicitée « d’un premier pas vers la justice pour le journaliste Khalifa Guesmi avec la décision de la Cour de cassation d’annuler la condamnation inique à cinq ans de prison ». Dans un message sur X (anciennement Twitter), l’ONG a appelé à la « relaxe » du journaliste.

(avec AFP)

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