Aya Nakamura répond aux attaques racistes : « Je vous dois quoi ? »

L’hypothèse n’est pas encore confirmée, mais déjà des sondages tendent à la torpiller. Selon une enquête de l’institut Odoxa pour la radio RTL et le site Winamax, 63 % des Français ne veulent pas qu’Aya Nakamura chante lors des Jeux olympiques (JO) qui doivent se tenir cette année à Paris. Et 73 % estiment qu’elle ne représente ni la musique française ni la jeunesse. La même enquête montrait que 16% des personnes interrogées préféraient Soprano, né dans une famille comorienne.

La liste ressemble à s’y méprendre au palmarès annuel des personnalités françaises préférées des Français, un top 50 publié par Le Journal du dimanche et dans lequel ne figure pas Aya Nakamura.

Les réseaux sociaux s’enflamment

Selon le magazine français L’Express, tout aurait commencé à l’Élysée, le 19 février dernier, lorsque le chef de l’État français sondait la chanteuse née malienne et naturalisée française. Emmanuel Macron voudrait offrir aux milliards de téléspectateurs espérés, le 26 juillet, un spectacle du niveau de la mi-temps du Super Bowl américain. Et sur la liste des éventuelles Beyoncé françaises figurent la feutrée Mylène Farmer et Aya Nakamura, l’artiste francophone la plus streamée dans le monde.

Le président et l’interprète de Pookie auraient même eu l’idée de proposer la version moderne d’un titre de l’artiste qui créa la chanson française la plus connue sur la planète : La vie en rose.

Rapidement, les réseaux sociaux se sont enflammés, suscitant le sondage à la majorité de mécontents précédemment mentionné. Et un député du parti de Jean-Luc Mélenchon d’hurler à la discrimination envers celle qui est née Aya Danioko. Pour l’élu de l’Essonne Antoine Léaument, « la raison pour laquelle des gens ne veulent pas qu’Aya Nakamura chante Édith Piaf est simple. Ça s’appelle le racisme ».

Des réactions pour le moins xénophobes se sont bien exprimées. Les Natifs, un collectif classé à l’extrême droite, ont ainsi déroulé une banderole sur laquelle était écrit « Y’a pas moyen Aya » – en référence aux paroles du mégatube Djadja – et ajouté : « Ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako ».

https://x.com/AyaNakamuraa/status/1766887352260018474?s=20

La chanteuse franco-malienne à succès serait-elle en manque de popularité nationale ? En vrac, les critiques évoquent une outrance scénique parfois jugée vulgaire, une torture de la langue française – ou « réinvention », c’est selon -, un comportement distant, voire capricieux, envers les groupies.

Vu le caractère « bankable » de l’artiste, la question subsidiaire est de savoir si elle est professionnelle en live. Pour le reste, sur X, l’autrice-compositrice-interprète rétorque : « Vous pouvez être raciste mais pas sourd […]. Je vous dois quoi en vrai ?  »