Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis

Après les Français, les militaires américains vont à leur tour être chassés du Niger. Niamey a dénoncé le samedi 16 mars « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012, affirmant que la présence américaine était désormais « illégale ».

Un soldat de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) française devant un hélicoptère NH90 Caïman, sur la base militaire de Ouallam, Niger, le 15 juillet 2022. © BERTRAND GUAY/AFP

Un soldat de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) française devant un hélicoptère NH90 Caïman, sur la base militaire de Ouallam, Niger, le 15 juillet 2022. © BERTRAND GUAY/AFP

Publié le 17 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

Très peu de temps après son arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État, le 26 juillet 2023, le régime de Niamey avait dénoncé des accords de coopération militaire avec la France et les derniers soldats français ont quitté le Niger fin décembre.

Après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, Washington avait d’ailleurs suspendu sa coopération avec le Niger.

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Cependant, les États-Unis comptent un peu plus de 1000 soldats engagés dans la lutte antijihadiste dans le pays, ainsi qu’une importante base de drones à Agadez (Nord).

En décembre, ils s’étaient dit prêts à reprendre cette coopération, sous conditions.

Samedi soir, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du régime, a indiqué que le gouvernement nigérien, « prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple », avait décidé « en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger ».

Dans un communiqué, lu à la télévision nationale, Abdramane précise que la présence militaire américaine est « illégale » et « viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ».

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De plus, selon Niamey, cet accord « injuste » a été « imposé unilatéralement » par les États-Unis, via une « simple note verbale », le 6 juillet 2012.

Cette décision arrive juste après une visite de trois jours d’une délégation américaine menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee.

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Au cours de cette visite de trois jours, Phee n’a pas pu rencontrer le chef du régime militaire, Abdourahamane Tiani, selon une source gouvernementale nigérienne.

« L’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques », a expliqué samedi Abdramane, assurant que le gouvernement américain avait informé Niamey de « façon unilatérale » de sa date d’arrivée et de la composition de sa délégation.

Un « retour à une vie constitutionnelle normale »

Il a également dénoncé « l’attitude condescendante » de Molly Phee, « une attitude de nature à saper » les relations entre les deux pays, selon lui.

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a fait savoir sur X que Washington avait pris connaissance du communiqué du régime de Niamey et qu’il faisait suite à des « discussions franches (…) sur nos préoccupations » concernant la « trajectoire » de la junte.

Samedi soir, le colonel Abdramane a également évoqué le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays qui s’est rapproché de ses voisins le Burkina et le Mali, mais aussi de pays comme l’Iran ou la Russie.

« Le gouvernement du Niger a réaffirmé sa ferme volonté d’organiser dans les meilleurs délais le retour à une vie constitutionnelle normale », a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait d’un « engagement solennel » du président de la transition, « tel qu’exprimé dans son adresse à la Nation du 19 août ».

Le Niger, le Burkina et le Mali ont annoncé la création d’une force conjointe pour lutter contre les jihadistes qui frappent régulièrement leurs trois pays.

(Avec AFP)

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