Gaza : les États-Unis veulent faire voter un cessez-le-feu à l’ONU, après cinq mois de guerre

Aucun vote n’est pour l’instant programmé sur ce texte lié à la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. Depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023, Washington a opposé son veto à plusieurs résolutions appelant à un tel cessez-le-feu.

Une militante pro-palestinienne devant la maison du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, aux États-Unis, en février 2024. © Celal Gunes / ANADOLU / Anadolu via AFP.

Une militante pro-palestinienne devant la maison du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, aux États-Unis, en février 2024. © Celal Gunes / ANADOLU / Anadolu via AFP.

Publié le 21 mars 2024 Lecture : 3 minutes.

Après cinq mois de guerre à Gaza et près de 32 000 morts, les États-Unis ont présenté un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages » détenus par le Hamas au sein du territoire palestinien enclavé, a déclaré le 20 mars le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, au média saoudien Al Hadath lors d’une visite dans le royaume.

« Nous avons en fait soumis une résolution qui est à présent devant le Conseil de sécurité, qui appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages, et nous espérons vivement que les pays la soutiendront », a dit Blinken. Il a ajouté espérer que cette initiative enverrait un « signal fort ».

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Le texte, vu par l’AFP, souligne « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle » et « soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ». Aucun vote n’est pour l’instant programmé sur ce texte.

« Bien sûr, nous nous tenons aux côtés d’Israël et son droit à se défendre […], mais en même temps, il est impératif que les civils qui sont en danger et qui souffrent si terriblement – que nous nous focalisions sur eux, que nous faisions d’eux une priorité, en protégeant les civils et en leur procurant une aide humanitaire », a déclaré Blinken.

Veto de Washington à plusieurs résolutions à l’ONU

Après le début de la guerre le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas, déclenchée à la suite d’une attaque d’un commando infiltré qui a entraîné la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, dans le sud d’Israël, les États-Unis avaient mis leur veto à plusieurs résolutions appelant à des cessez-le-feu immédiats dans ce conflit. Environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes.

Mais face au bilan humain qui ne cesse de s’alourdir avec plus de 31 923 morts dans la bande de Gaza quotidiennement bombardée par Israël, selon le Hamas, et alors que l’ONU alerte depuis plusieurs semaines sur le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé, les États-Unis redoublent d’efforts pour parvenir à une trêve.

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Depuis qu’ils ont bloqué à la fin de février un projet de résolution algérien réclamant un « cessez-le-feu humanitaire immédiat », les Américains négociaient un texte alternatif focalisé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour aboutir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens retenus à Gaza. Un texte modifié plusieurs fois qui, selon des sources diplomatiques, avait peu de chance de recueillir l’approbation du Conseil.

Un accord de trêve encore possible

Parallèlement à la tournée de Blinken, des pourparlers à Doha sur une trêve impliquant les médiateurs internationaux – États-Unis, Qatar, Égypte – ont eu lieu le 20 mars. Le plan en discussion au Qatar mettrait temporairement un terme aux combats, à mesure que les otages seraient échangés contre des prisonniers palestiniens et que l’acheminement des aides humanitaires s’intensifierait.

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« Nous nous rapprochons [d’un accord]. Je pense que le fossé se réduit et qu’un accord est tout à fait possible », a déclaré Blinken à Al Hadath. « Nous avons travaillé très dur avec le Qatar, avec l’Égypte et avec Israël pour mettre une proposition forte sur la table… Le Hamas ne l’a pas acceptée », a-t-il ajouté. « Ils sont revenus avec d’autres demandes, d’autres exigences. Les négociateurs y travaillent en ce moment. »

Au cours de la même journée, un responsable du Hamas à Beyrouth, Oussama Hamdane, a déclaré, sans détailler, que la réponse d’Israël à la proposition de trêve du mouvement palestinien était « globalement négative » et pourrait « conduire les négociations vers l’impasse ».

Antony Blinken se rend au Caire ce 21 mars et sera le lendemain en Israël.

(avec AFP)

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