Au Tchad, haro sur le nouveau code électoral !

Le train des élections du mois de mai est sur les rails, mais des opposants qualifient certaines dispositions du code électoral de recul en matière de transparence.

© Damien Glez

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Publié le 21 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

En 2024, le monde passe à l’heure des élections et l’Afrique n’échappe pas à la règle, du scrutin sénégalais cahoteux à la consultation sud-africaine incertaine, en passant par le rendez-vous algérien encore flou. Les yeux commencent à se tourner vers le Tchad le corps électoral est convoqué le 6 mai prochain.

Pour cette présidentielle, la première depuis la disparition inopinée d’Idriss Déby Itno, un “vrai-faux” Premier ministre d’opposition affrontera le “fils-de” sortant, en l’absence du radical Yaya Dillo Djérou mort brutalement. Le Tchad n’échappe pas aux débats qui agitent les pays qui connaissent une transition politique, notamment depuis l’adoption du nouveau code électoral le 22 février dernier.

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Plus d’affichage des résultats après le dépouillement

Les principales craintes concernent la future communication des résultats. À l’inverse de l’ancien code électoral, le nouveau approuvé par le  Conseil national de transition (CNT) ne prévoit plus l’affichage des résultats devant les bureaux de vote après le dépouillement. De même, les représentants des partis politiques ne recevront plus de copies des procès-verbaux.

Pour les membres de l’opposition, cette évolution qu’ils qualifient de « recul » annonce un manque de transparence, qui devrait tronquer l’information donnée au grand public et handicaper le décompte alternatif des voix, en l’absence des fac-similés des feuilles de résultats. Des conditions qui pourraient entacher la crédibilité du processus.

Sur un continent où la circulation et la compilation des informations, notamment via certains réseaux sociaux bien organisés, a servi de gage à la validation populaire de nombre de scrutins, le Tchad semble ramer à contre-courant.

Code électoral sur mesure ?

Les observateurs pointent d’autres éléments inquiétants : la composition jugée pro-régime de la toute-puissante Agence nationale de gestion des élections (Ange) ; l’exigence, en contradiction avec la Constitution, d’un certificat de résidence effective « d’au moins un an » au Tchad pour chaque candidat ; la limitation des candidatures indépendantes ou encore l’abandon du bulletin unique pour les élections législatives, sénatoriales et locales.

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Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue le 6 mai, l’Ange prévoit un second tour le 22 juin. Les résultats provisoires du scrutin devraient être annoncés le 7 juillet, ce qui permettra au Tchad de rester dans les clous d’une transition déjà prolongée jusqu’en octobre par les autorités militaires.

Les électeurs s’étaient déjà déplacés aux urnes à l’occasion du scrutin référendaire de décembre dernier pour approuver la nouvelle Constitution qui avait permis la candidature du général Mahamat Idriss Déby. Reste à savoir si la population tchadienne se mobilisera aussi massivement pour la présidentielle que pour le référendum qui revendiqua un taux de participation de 62,8 %.

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