Le journaliste tunisien Mohamed Boughalleb a été placé en garde à vue

Critique virulent de la politique du président Kaïs Saïed, Mohamed Boughalleb a été placé vendredi 22 mars en garde à vue pour « outrage à autrui » via les réseaux sociaux.

Lors d’un rassemblement à Tunis du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), le 6 mars 2024, en solidarité avec le journaliste Khalifa Guesmi, incarcéré en septembre 2023 et dont la condamnation à cinq ans de prison a été annulée début mars 2024 par la Cour de cassation. AFP

Lors d’un rassemblement à Tunis du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), le 6 mars 2024, en solidarité avec le journaliste Khalifa Guesmi, incarcéré en septembre 2023 et dont la condamnation à cinq ans de prison a été annulée début mars 2024 par la Cour de cassation. AFP

Publié le 23 mars 2024 Lecture : 1 minute.

Chroniqueur réputé pour son intransigeance et figure de l’audiovisuel en Tunisie, Mohamed Boughalleb a été convoqué et auditionné vendredi par une brigade spécialisée dans les crimes technologiques à l’Aouina, dans la banlieue nord de Tunis, à la suite d’une plainte déposée par une fonctionnaire au ministère des Affaires religieuses, a précisé son avocat, Me Hamadi Zaafrani. « Après des heures d’audition, il a été décidé de le placer en garde à vue pendant 48 heures », a-t-il ajouté.

Selon des médias locaux, la plaignante l’accuse d’avoir « porté atteinte à son honneur et à sa réputation », dans ses publications sur sa page Facebook ainsi que dans ses interventions médiatiques.

la suite après cette publicité

Une vingtaine de journalistes sont poursuivis

« Cette affaire n’est qu’une nouvelle tentative pour intimider les journalistes et les faire taire en instrumentalisant les appareils de l’État », a déploré le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Zied Dabbar. Mohamed Boughalleb est connu pour ses critiques de la classe politique et du président Kaïs Saïed. Selon le Snjt, une vingtaine de journalistes sont poursuivis par la justice pour leur travail.

Des journalistes tunisiens dénoncent régulièrement la politique « répressive » du pouvoir qui instrumentalise, selon eux, la justice pour intimider et soumettre les médias. Des ONG locales et internationales ont mis en garde contre un recul des libertés en Tunisie depuis que le président Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs, le 25 juillet 2021.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires