Angola : condamnation annulée pour « Zenu », le fils dos Santos

En 2020, José Filomeno dos Santo avait écopé de cinq ans de prison pour des faits de corruption. La Cour constitutionnelle angolaise a estimé que certains éléments apportés par sa défense n’ont pas été pris en compte par les juges.

José Filomeno dos Santos, lors de son procès pour corruption, à Luanda, le 9 décembre 2019. © Joao da Fatima / AFP.

José Filomeno dos Santos, lors de son procès pour corruption, à Luanda, le 9 décembre 2019. © Joao da Fatima / AFP.

Publié le 5 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

La condamnation à cinq ans de prison pour fraude prononcée en 2020 contre José Filomeno dos Santos, le fils de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos, a été annulée et jugée « inconstitutionnelle », a déclaré la Cour constitutionnelle dans une décision publiée le 4 avril.

La précédente décision concernant José Filomeno dos Santos, dit « Zenu », viole « les principes de légalité, du contradictoire, de jugement équitable et cohérent ainsi que les droits de la défense », a estimé la plus haute juridiction du pays dans une décision consultée par l’AFP.

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La Cour constitutionnelle a estimé dans sa décision que les juges pendant le procès n’ont pas tenu compte d’éléments apportés par la défense et notamment une lettre rédigée par l’ex-président José Eduardo dos Santos. Elle a également relevé des divergences entre les motifs de condamnation et les chefs d’inculpation retenus au départ.

Il n’a pas été immédiatement précisé si l’homme de 46 ans, qui purge actuellement sa peine assigné à résidence, sera déclaré libre ou si un nouveau procès devra avoir lieu.

Détournement de 1,5 milliard de dollars

Dirigeant du fonds souverain angolais entre 2013 et 2018, José Filomeno dos Santos était accusé avec trois coprévenus d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars (461 millions d’euros aux taux actuels) de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Crédit suisse, dans le cadre d’une fraude qui leur aurait permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. Condamné en 2020 à cinq ans de prison, il avait été la première personnalité de l’ancien régime sanctionnée pour des faits de corruption.

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L’annulation de sa condamnation représente une victoire pour le clan de l’ancien président José Eduardo dos Santos (décédé en 2022), qui a dirigé pendant 38 ans l’Angola, riche en hydrocarbures. La famille dos Santos dénonce régulièrement une « persécution » et une campagne politiquement motivée dirigée contre elle par l’actuel président João Lourenço.

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João Lourenço et la lutte contre la corruption

Au pouvoir depuis 2017, le chef de l’État angolais a limogé au nom de la lutte contre la corruption tous les proches que son prédécesseur avait placés à la tête des institutions, des entreprises publiques et de l’appareil sécuritaire du pays.

Pour sa part, la fille aînée de dos Santos, Isabel, qui dirigeait la compagnie pétrolière d’État, Sonangol, est accusée d’avoir détourné des milliards de dollars d’entreprises publiques. Surnommée la « princesse » et déclarée la femme la plus riche d’Afrique par le magazine Forbes, elle est visée par plusieurs enquêtes.

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(avec AFP)

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