En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo déjà en campagne présidentielle

« Je dis oui » : l’ex-président ivoirien a confirmé samedi 6 avril qu’il était bien candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025, bien qu’il soit pour l’heure inéligible.

Laurent Gbagbo et sa femme Nandy Bamba, lors d’un meeting à Agboville le 6 avril 2024. © Issouf SANOGO / AFP

Laurent Gbagbo et sa femme Nandy Bamba, lors d’un meeting à Agboville le 6 avril 2024. © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 7 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

Les militants « me tarabustent pour que je sois candidat. J’ai fini par dire oui, et je dis oui ». Dénonçant « la vie chère » au cours d’un discours fleuve de plus de deux heures devant des milliers de ses partisans samedi à Agboville, à 70km au nord d’Abidjan, Laurent Gbabgo, 78 ans, a confirmé qu’il était candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 pour y porter les couleurs du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image

Mais pour l’heure, l’ancien président reste inéligible,  en raison d’une condamnation à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, lors de la sanglante crise post-électorale. S’il a été acquitté en 2021 par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité commis lors de cette crise, puis gracié par le président Alassane Ouattara un an plus tard pour sa condamnation dans le « braquage » de la BCEAO, il n’est toujours pas amnistié, ce qui l’exclut d’office des listes électorales.

la suite après cette publicité

« Je ne suis pas coupable »

« Je ne suis pas coupable », a-t-il lancé samedi, à ce sujet, assurant qu’il allait publier des documents dans les prochains jours pour dire « la vérité ». « Pour la paix, pour la cohésion » il faut adopter une « loi d’amnistie », plaide Bertin Kouassi Kouadio, secrétaire fédéral du PPA-CI à Yopougon, immense commune populaire d’Abidjan.

Les militants sont déjà en ordre de marche pour l’élection qui doit se tenir dans 18 mois. Samedi, ils ont d’abord défilé dans les rues d’Agboville, au rythme de tambours traditionnels, et en chantant à la gloire de leur « président ». Pour cette deuxième édition de la « fête de la Renaissance », Eloge Païbo, secrétaire de section du PPA-CI à Abidjan, espère que cela pourra « remobiliser les troupes ».

La mobilisation de la base derrière Laurent Gbagbo, qui a passé près de dix ans hors de Côte d’Ivoire lorsqu’il était emprisonné à la CPI, reste difficile à cerner. Lors des élections locales de 2023, le PPA-CI n’a remporté qu’une poignée de communes et ses principaux cadres ont été battus dans de nombreuses communes et régions.

« Il est vraiment impératif que l’opposition se réveille, parce qu’il y a beaucoup de luttes à mener », a lancé samedi la militante de la société civile Pulchérie Gbalet, évoquant la « réforme » de la Commission électorale indépendante, notamment.

la suite après cette publicité

Pour l’heure, outre Laurent Gbabgo, aucun poids lourd politique ne s’est encore officiellement déclaré candidat à l’élection présidentielle. Si Tidjane Thiam, leader de la principale formation d’opposition, devrait être investi par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le président Alassane Ouattara ne s’est pas encore prononcé sur un éventuel quatrième mandat.

(Avec AFP)

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires