En RDC, un numéro vert pour dénoncer la corruption

Le service de la présidence congolaise chargé de la lutte contre la corruption anticipe les prochaines élections des sénateurs et des gouverneurs. Un numéro grâce auquel les citoyens pourront signaler les dérives a été mis en place.

 © Damien Glez

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Publié le 12 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

La démocratie indirecte promet quelques économies logistiques, mais distille le soupçon du manque de transparence. Le spectre de la corruption politique plane notamment sur les prochaines échéances électorales en RDC.

Après le renouvellement récent, au suffrage universel, du mandat du chef de l’État, Félix Tshisekedi, et des députés nationaux, les députés provinciaux vont devoir élire les sénateurs et les gouverneurs, les 22 et 29 avril prochains.

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La tentation de l’argent facile

Ces scrutins jugés quelque peu opaques sont souvent accusés de faire l’objet de petits arrangements… pas toujours entre amis. Certains grands électeurs sont-ils corrompus ? L’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) entend en tout cas lever le doute.

Créé en mars 2020 et rattaché au cabinet de la présidence de la RDC, cet organe essaie d’attraper la queue du fléau par la voie du témoignage. Il vient de lancer un numéro de téléphone grâce auquel les citoyens peuvent dénoncer les élus provinciaux qui seraient tentés par l’argent facile ou les promesses de courte échelle politique.

Si le numéro n’est pas aussi « vert » qu’à l’accoutumée (ce genre de service est habituellement gratuit), il est annoncé comme « sous-facturé ». Des effectifs ont dores et déjà été détachés pour prendre les appels, et ils ne seraient pas encore débordés… La crainte qu’ils fassent l’objet de pressions individuelles a conduit l’APLC à les isoler des autres équipes et à protéger leur identité, autant que faire se peut.

Investigations approfondies

Il est évident que l’appel à la dénonciation peut aussi ouvrir la porte à des règlements de comptes, voire à des dénonciations calomnieuses. L’agence rappelle d’ailleurs que les témoignages ne seront pas pris pour argent comptant, mais seront suivis, avant toute sanction, d’investigations approfondies par des enquêteurs chevronnés de services spécialisés.

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Une ultime crainte agite les sceptiques : la technique des numéros « verts » est-elle adaptée au contexte local ? L’APLC reconnaît que la RDC n’a pas encore cette culture de la dénonciation. Peut-être ce numéro d’appel sera-t-il d’abord un moyen de sensibilisation, voire de dissuasion.

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