Au Rwanda, le gouvernement accusé de vouloir museler les ONG

Un projet de loi voté en première lecture par le Parlement rwandais prévoit d’imposer des règles strictes au fonctionnement des ONG, notamment l’approbation de leur budget par les autorités.

Un employé de l’ONG Türkiye Diyanet Foundation, à Kigali, au Rwanda, en avril 2021 en plein mois du ramadan. © Mustafa Unal Uysal / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP.

Un employé de l’ONG Türkiye Diyanet Foundation, à Kigali, au Rwanda, en avril 2021 en plein mois du ramadan. © Mustafa Unal Uysal / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP.

Publié le 19 avril 2024 Lecture : 1 minute.

Un projet de loi controversé régulant strictement le fonctionnement des ONG a été adopté le 18 avril en première lecture par le Parlement au Rwanda, à quelques mois des élections présidentielle et législatives.

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Les opposants à ce projet, qui doit revenir prochainement devant les parlementaires pour un vote final, soulignent que celui-ci limite les libertés civiques dans le pays dirigé depuis 24 ans par le président Paul Kagame, candidat à sa réélection.

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Le projet de loi a été voté à 45 voix pour et aucune contre, dans un Parlement largement contrôlé par le Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir). Il prévoit d’imposer des règles strictes au fonctionnement des ONG et les oblige notamment à soumettre leur budget à l’approbation des autorités rwandaises.

La société civile alerte, le gouvernement se défend

Le texte « limitera l’espace civique, car il donne au législateur le pouvoir d’interférer dans la gestion quotidienne des ONG y compris dans le licenciement du personnel », a expliqué le chef de la Plateforme de la société civile du Rwanda, Joseph Nkurunziza. Il craint que le projet de loi ne soit adopté à la hâte, les élections présidentielle et législatives prévues le 15 juillet impliquant une dissolution du Parlement à la mi-juin.

Selon un autre opposant au projet de loi, qui a souhaité rester anonyme, le texte pourrait être utilisé pour décourager des organisations de la société civile de contrôler le déroulement des scrutins et le fonctionnement des organes électoraux. La ministre au cabinet du président, Judith Uwizeye, a de son côté défendu le projet devant le Parlement, affirmant qu’il permettrait de lutter contre les organisations « peu sérieuses » et « trompeuses » qui ne remplissent pas leur mandat.

(avec AFP)

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