Le Sénat américain approuve 13 milliards d’aide à Israël

Après plus de 200 jours d’affrontements, la guerre à Gaza ne donne aucun signe de répit, pendant que le Sénat américain donne son feu vert à des milliards d’aide militaire à Israël.

Décombres d’un bâtiment effondré à Rafah dans des frappes aériennes israéliennes, le 24 avril 2024. © MOHAMMED ABED / AFP

Décombres d’un bâtiment effondré à Rafah dans des frappes aériennes israéliennes, le 24 avril 2024. © MOHAMMED ABED / AFP

Publié le 24 avril 2024 Lecture : 3 minutes.

À Washington, le Sénat américain a approuvé une aide de 13 milliards de dollars d’assistance militaire à Israël, afin notamment de renforcer son bouclier antimissile « Dôme de fer » déployé à ses frontières. Cette aide « est un gage clair de la force de notre alliance et elle envoie un message fort à tous nos ennemis », une référence au Hamas, mais aussi à l’Iran et au Hezbollah libanais, a réagi sur X le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz.

Le plan américain comporte aussi plus de neuf milliards de dollars pour « répondre au besoin urgent d’aide humanitaire à Gaza et à d’autres populations vulnérables dans le monde », notamment au Soudan, en guerre aussi depuis plus d’un an, confirmant ainsi un vote ce week-end de la chambre des Représentants, autre branche du Congrès.

la suite après cette publicité

Par ailleurs, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient sur des campus américains et à l’heure de craintes de capitales étrangères d’une éventuelle opération terrestre à Rafah, où s’entassent environ 1,5 million de Palestiniens.

« Le plus grand camp de déplacés sur terre »

Selon des responsables égyptiens, cités par le quotidien américain Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture. Cette opération d’évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l’Égypte et d’autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait savoir qu’il étudiait une « série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l’évacuation des civils ».

« On ne voit pour l’instant aucun plan d’évacuation pour les civils » de Rafah, a déclaré à l’AFP Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour qui une évacuation massive n’est « pas possible » dans les conditions actuelles. Pour Jan Egeland, le secrétaire général de l’ONG Norwegian Refugee Council (NRC), une offensive sur Rafah, « le plus grand camp de déplacés sur terre », conduirait à une « situation apocalyptique ».

la suite après cette publicité

Mettre fin au « climat d’impunité » actuel

« Après 200 jours, l’ennemi reste piégé dans les sables de Gaza. Sans but, sans horizon, sans l’illusion de la victoire ou de la libération des prisonniers », a affirmé le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida. « Nous continuerons à frapper et à résister tant que l’agression de l’occupation se poursuivra sur un seul centimètre de notre terre », a-t-il ajouté.

Avant une éventuelle opération sur Rafah, l’armée israélienne s’était déployée dans la ville de Gaza (nord), puis à Khan Younès.

la suite après cette publicité

Or l’ONU a réclamé une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de ces villes, al-Chifa à Gaza et Nasser à Khan Younès, soulignant la nécessité de mettre fin au « climat d’impunité » actuel. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, s’est dit « horrifié par les destructions » de ces deux hôpitaux « et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites ».

La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis le 20 avril 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser. Or l’armée a nié mardi avoir enterré des corps, disant avoir, lors de ses opérations dans cet hôpital, examiné des corps « enterrés par des Palestiniens » pour déterminer si des otages se trouvaient parmi eux.

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image

Outre le lourd bilan humain et les destructions massives, la population de Gaza est confrontée selon l’ONU à un risque de famine.

Les États-Unis vont débuter « très prochainement » la construction d’une jetée à Gaza pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël, a déclaré mardi le Pentagone. Au cours des derniers jours, Israël, qui contrôle l’entrée des marchandises dans la bande de Gaza, a augmenté le nombre de camions d’aide autorisés à pénétrer dans le territoire.

Israël et l’ONU ne s’accordent pas toujours sur le décompte de ces camions d’aide, mais le patron de l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, s’est félicité d’un nombre record de camions entrés le territoire en une seule journée. « Où il y a une volonté, il y a un chemin », a-t-il écrit sur X, après avoir demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une enquête indépendante « sur les 180 employés de l’UNRWA tués » dans la guerre.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Réunion du Conseil de sécurité sur une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza au siège de l’ONU à New York, le 25 mars 2024. © REUTERS/Andrew Kelly

De la Libye à Gaza, l’ONU a ses limites… et ses vertus

Le président des États-Unis, Harry Truman (gauche) rencontre le Premier ministre israélien David Ben Gourion à la Maison Blanche à Washington, le 8 mai 1951. © Leemage via AFP

Comment est né le « soutien inconditionnel » américain à Israël ?

Le président américain Bill Clinton entre le chef de l’OLP Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzahk Rabin qui se serrent la main pour la première fois, le 13 septembre 1993 à la Maison Blanche. © J. DAVID AKE / AFP

Israël-Palestine : la chronologie des tentatives d’accords

Contenus partenaires