En Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani en piste pour un deuxième mandat

Le chef de l’État a annoncé sa candidature ce 24 avril, tout comme son principal opposant, Biram Dah Abeid.

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. © MONTAGE JA : SEYLLOU/AFP

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. © MONTAGE JA : SEYLLOU/AFP

Publié le 25 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

« J’ai jugé opportun de m’adresser directement à vous, chers compatriotes, à travers cette lettre, pour vous informer de ma décision de me présenter à vous, afin que vous me renouveliez votre confiance pour un nouveau mandat », a écrit Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani dans un courrier publié par les médias.

À la tête de la Mauritanie depuis 2019, le chef de l’État a annoncé être candidat pour un deuxième mandat à la présidentielle du 29 juin. Une candidature attendue pour celui qui sera le grand favori du scrutin, où il affrontera notamment le militant des droits humains Biram Dah Abeid, deuxième de la présidentielle de 2019, qui a annoncé sa candidature le 24 avril également.

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La Mauritanie a connu une succession de coups d’État de 1978 à 2008, avant que l’élection de 2019 ne marque la première transition entre deux présidents élus. Alors que le jihadisme se propageait ailleurs au Sahel, et notamment au Mali voisin, le pays n’a plus connu d’attaque depuis 2011.

« Répondre aux aspirations de la jeunesse »

Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l’Union africaine, a promis de consolider l’unité nationale, d’améliorer les conditions de vie des plus démunis, de garantir la sécurité et la stabilité et de lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics.

« Pour moi le premier défi a toujours été et demeure, celui de répondre aux aspirations et aux espoirs de notre jeunesse, de libérer son énergie et de la préparer à contribuer activement à la construction et à la définition des contours de la Mauritanie à laquelle elle aspire », écrit-il dans sa lettre de candidature.

Son parti avait largement remporté les législatives il y a un an, raflant 107 sièges sur 176, loin devant le parti islamiste Tawassoul, qui avait gagné 11 sièges.

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Un peu moins d’une dizaine de prétendants ont pour l’heure annoncé leur candidature, dont Abeid, député et farouche pourfendeur du régime. « L’instant crucial est venu de sortir de la boucle temporelle de l’échec, du désespoir, de l’endettement exponentiel et du recyclage des fausses promesses », a déclaré celui qui avait obtenu 18,59 % des suffrages lors du scrutin de 2019.

« Hégémonie ethno-tribale »

Le député a dressé un tableau sombre de la situation dans son pays et promis « de sortir la Mauritanie des handicaps » qui freinent son développement. Descendant d’esclaves, il a dénoncé « l’hégémonie ethno-tribale », la mauvaise gouvernance, l’impunité des crimes à visée raciste, l’aggravation des dysfonctionnements de la puissance publique et l’accroissement du « périmètre de l’injustice » envers les citoyens d’origine subsaharienne.

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Biram Dah Abeid, dont la formation politique n’est pas autorisée et n’a pas d’existence légale, a aussi dit son inquiétude sur le bon déroulement du processus électoral. « Nous avançons, conscients de l’imperfection du fichier électoral, de la partialité et des déficiences de la CENI » (Commission électorale nationale indépendante), a-t-il avancé.

Selon un décret présidentiel, la campagne électorale débutera officiellement le vendredi 14 juin à minuit et se terminera le jeudi 27 juin à minuit.

(Avec AFP)

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