HRW accuse l’armée burkinabè d’avoir exécuté plus de 220 civils

Human Rights Watch affirme que les forces armées du Burkina Faso ont « exécuté au moins 223 civils », dont au moins 56 enfants, fin février dans le nord du pays.

Un soldat de l’armée burkinabè, lors d’une patrouille dans la région du Soum, dans le nord du Burkina Faso, le 12 novembre 2019. Illustration. © MICHELE CATTANI / AFP

Publié le 25 avril 2024 Lecture : 1 minute.

« L’armée burkinabè a sommairement exécuté au moins 223 civils, dont au moins 56 enfants, dans deux villages le 25 février 2024, affirme HRW dans un rapport publié ce jeudi 25 avril. Les soldats ont tué 44 personnes, dont 20 enfants, dans le village de Nondin et 179 personnes, dont 36 enfants, dans le village voisin de Soro [situés dans le district de Thiou, dans le Nord] ».

Sollicitées par l’AFP, les autorités burkinabè n’ont pas immédiatement réagi à ces accusations.

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« Une campagne militaire généralisée contre des civils »

Les auteurs de l’enquête disent avoir interrogé 23 personnes par téléphone, dont 14 témoins des tueries, et vérifié des vidéos et des photographies partagées par des survivants. « Ces massacres de masse, parmi les pires abus de l’armée au Burkina Faso depuis 2015, semblent faire partie d’une campagne militaire généralisée contre des civils accusés de collaborer avec des groupes armés islamistes, et pourraient constituer des crimes contre l’humanité », assure HRW.

Le régime du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2022, a adopté une stratégie très offensive contre les groupes jihadistes qui contrôlent de vastes pans du territoire burkinabè, au prix de nombreuses pertes civiles selon des ONG et défenseurs des droits de l’homme.

Les massacres dans les villages de Nondin et de Soro « ne sont que les derniers en date des tueries de masse de civils par l’armée burkinabè dans le cadre de ses opérations de contre-insurrection », a déclaré Tirana Hassan, directrice exécutive de HRW citée dans ce rapport.

« L’échec répété des autorités burkinabè à prévenir et à enquêter sur de telles atrocités souligne pourquoi l’assistance internationale est cruciale pour soutenir une enquête crédible sur d’éventuels crimes contre l’humanité », a-t-elle ajouté. En janvier, HRW avait déjà accusé l’armée burkinabè d’avoir tué au moins 60 civils dans des frappes de drones présentées par le gouvernement comme ayant ciblé des combattants jihadistes.

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(Avec AFP)

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