Au Niger, le patron du quotidien « L’Enquêteur » écroué pour « atteinte à la défense nationale »

Idrissa Soumana Maiga a été placé en garde à vue le 25 avril et a été écroué quatre jours plus tard pour un article intitulé « Installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels », selon son avocat.

Des policiers nigérians à Niamey. © AFP.

Des policiers nigérians à Niamey. © AFP.

Publié le 30 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

Le directeur de L’Enquêteur, plus important quotidien privé du Niger, a été écroué le 29 avril à la prison de Niamey pour « atteinte à la défense nationale », a indiqué son avocat. « Idrissa Soumana Maiga a été placé lundi après-midi sous mandat de dépôt à la prison de Niamey par un juge d’instruction pour le chef “d’atteinte à la défense nationale” », a déclaré Me Kafougou Ousmane Ben.

Selon lui, l’inculpation de son client est liée à un article paru le 25 avril dans L’Enquêteur sous le titre : « Installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels ». « Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ? », écrivait notamment le quotidien.

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Soumana Maiga avait été placé en garde-à-vue le 25 avril et a été entendu quatre jours plus tard par un juge d’instruction, selon un communiqué du Cadre d’actions des professionnels de médias (CAPM), regroupement de journalistes locaux récemment créé, qui a exigé sa « libération ».

Recul de la liberté de la presse

Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59e en 2022 à 61e en 2023.

Après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le nouveau régime militaire a rapidement exigé et obtenu le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française. En mars, Niamey avait dénoncé l’accord de coopération militaire en vigueur avec les États-Unis, estimant que la présence des forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antijihadiste, était désormais « illégale ». Washington a accepté à la mi-avril de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et des « discussions » sont toujours en cours à Niamey pour s’accorder sur les détails de ce retrait.

Le 10 avril, une centaine d’instructeurs russes sont arrivés à Niamey et le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe. Les instructeurs russes vont installer au Niger « un système de défense anti-aérien » et « assureront une formation de qualité » aux militaires nigériens « pour son utilisation efficiente », selon les autorités.

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(avec AFP)

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