Mohamed Bazoum, Ali Bongo Ondimba et Alpha Condé : présidents renversés, pas démissionnaires

Tous trois ont été renversés par l’armée. Et si la situation de chacun est aujourd’hui différente, les présidents déchus du Niger, du Gabon et de Guinée refusent de démissionner. L’analyse de François Soudan.

Publié le 4 mai 2024 Lecture : 1 minute.

Avoir été chassé du pouvoir par des hommes en treillis n’est pas le seul point commun entre les trois hommes : aucun d’entre eux n’a, pour l’heure, accepté formellement de démissionner. Des trois anciens chefs d’État renversés par des militaires, c’est sans aucun doute Mohamed Bazoum qui vit aujourd’hui dans les conditions les plus difficiles.

Bazoum bientôt jugé

L’ancien président du Niger, chassé du pouvoir par le général Abdourahamane Tiani le 26 juillet 2023, est en effet maintenu en détention depuis neuf mois dans des conditions particulièrement strictes. « Mohamed Bazoum vit reclus avec son épouse dans une aile de sa résidence, en fait un deux pièces cuisine, sans avoir le droit d’en sortir, et privé de tout contact avec qui que ce soit, si ce n’est son médecin », rappelle François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, au micro de RFI.

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Le président nigérien déchu devrait en outre prochainement passer devant la Cour d’État, pour des accusations de « tentative d’évasion  » et « haute trahison « . Une situation notamment dénoncée par un collectif d’avocats, dans une tribune publiée par Jeune Afrique le 25 avril.

Les cas d’Ali Bongo Ondimba est sensiblement différent. Placé en résidence surveillée depuis qu’il a été détrôné par Brice Clotaire Oligui Nguema, il peut, en théorie, quitter le pays quand il le souhaite pour se faire soigner. Mais l’ex-président gabonais « a fait savoir qu’il ne partirait pas, tant que son épouse Sylvia, et son fils Nourredine, demeureront incarcérés », souligne François Soudan.

Quant à Alpha Condé, qui a été le premier, chronologiquement, à « tomber », il ne réside plus en Guinée, mais en Turquie, où son hôte, le président Reccep Tayyip Erdogan, lui impose un – relatif – silence médiatique. Ce qui n’empêche pas l’ancien chef de l’État, aujourd’hui âgé de 86 ans, de garder le contact avec les militants de son ancien parti, et même de prendre la plume pour dénoncer son « tombeur », Mamadi Doumbouya.

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