L’ancien tirailleur Oumar Diémé portera bien la flamme olympique en Seine-Saint-Denis

Le Sénégalais qui a servi dans l’armée française au moment de la guerre d’Indochine fera partie des relayeurs de la flamme des Jeux olympiques parisiens. Un symbole fort pour tous les tirailleurs africains.

 © Damien Glez

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Publié le 9 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Il y a six mois, c’est depuis Dakar que le président du département français de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, avait émis le souhait que l’ancien tirailleur sénégalais Oumar Diemé porte la flamme olympique à l’occasion des Jeux « Paris 2024 ». L’idée était soutenue par Aïssata Seck, déjà connue pour son engagement en faveur des combattants africains issus des anciennes colonies françaises. L’élue d’opposition de la ville française de Bondy est présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais.

Le Comité d’organisation de Paris 2024 a validé cette manière de rendre hommage à ces tirailleurs que l’Histoire de France avait largement occultés, malgré leur sacrifice. Diémé fera donc partie des 200 porteurs de la flamme, lors du passage de celle-ci en Seine-Saint-Denis, entre le 25 et le 26 juillet prochain.

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Aujourd’hui âgé de 91 ans et résidant à Dakar, l’ancien tirailleur a servi dans l’armée française, notamment au moment de la guerre d’Indochine, en 1953 et 1954. Un conflit difficile pour celui qui s’identifiait à ses « ennemis » du Tonkin en quête d’indépendance. Oumar Diemé a longtemps vécu dans la ville de Bondy, notamment dans un foyer pour travailleurs.

Plusieurs combats

C’est aussi à l’issue d’un âpre combat, plus administratif, que le Sénégalais sera naturalisé français, en 2016, avec 41 autres tirailleurs africains. Il faudra également batailler ferme pour que le versement des pensions d’ancien combattant ne soit plus conditionné à une présence effective de 6 mois sur le territoire français. C’est après ces luttes qu’Oumar Diemé pourra rejoindre le Sénégal, entre Dakar et Bignona, son village de naissance en Casamance.

Il lit dans sa sélection parmi les porteurs de flamme olympique une manière de « représenter l’Afrique », tout en défendant « les valeurs de la République » française. Pour Aïssata Seck, le symbole redonne « une présence à cette part oubliée de l’histoire coloniale, comme l’a fait avant ça le film « Tirailleurs » de Mathieu Vadepied ».

Au moment de brandir la flamme dans les rues de Bondy, le nonagénaire Oumar Diemé pourrait se faire aider par son fils, Elage. Une manière de considérer cette flamme comme un flambeau à transmettre de génération en génération. Les anciens tirailleurs sénégalais sont de moins en moins nombreux.

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