Les Palestiniens fuient Rafah au 76e anniversaire de la Nakba

Création d’Israël, Nakba pour les Palestiniens : en ces jours de commémoration, la guerre continue et l’aide humanitaire reste bloquée.

Distribution d’eau dans la cour d’une école de l’UNRWA qui héberge des Palestiniens déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 mai 2024. © AFP

Distribution d’eau dans la cour d’une école de l’UNRWA qui héberge des Palestiniens déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 mai 2024. © AFP

Publié le 15 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir Rafah, pilonnée par Israël et menacée d’une offensive terrestre d’envergure, le jour où les Palestiniens marquent l’anniversaire de la Nakba que fut pour eux la création d’Israël en 1948. Durant la « Catastrophe », environ 760 000 Arabes de Palestine ont fui ou ont été chassés de chez eux pour se réfugier dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza.

« Gaza ne s’agenouillera pas devant les chars et les canons », ont scandé des Palestiniens, venus par milliers à une marche annuelle, le 14 mai, dans les ruines de villages du nord d’Israël dont les habitants arabes ont été chassés en 1948.

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Dans la bande de Gaza, assiégée et ravagée par les bombardements et les combats entre Israël et le Hamas, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l’ONU affirme qu’il n’y a « pas d’endroit sûr à Gaza ».

« Réouverture immédiate »

Au huitième mois de la guerre, 35 173 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. L’armée israélienne est entrée avec des chars dans Rafah le 7 mai. Depuis, le poste-frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte reste fermé, alors qu’il est crucial pour les convois transportant de l’aide à une population menacée de famine à Gaza selon l’ONU.

Son secrétaire général, António Guterres, a appelé « à la réouverture immédiate » du point de passage et à « l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire », et réitéré son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza et à la libération de tous les otages ».

Le Fatah, mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a affirmé qu’Israël avait proposé de confier la gestion du point de passage à l’Autorité palestinienne, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie occupée. « Nous avons refusé », a déclaré un porte-parole à la chaîne al-Hadath.

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D’après le Qatar, l’aide humanitaire ne parvient plus aux habitants de Gaza depuis le 9 mai. La police israélienne a ouvert une enquête après que des activistes ont bloqué et vandalisé en Israël des camions d’aides destinées à Gaza.

« Je suis scandalisé par les attaques répétées (…) d’extrémistes israéliens contre des convois d’aide », a réagi sur X le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, appelant Israël à réagir. « Cela doit cesser », a écrit sur le même réseau social Philippe Lazzarini, patron de l’Unrwa, en dénonçant une nouvelle attaque menée à Jérusalem contre l’agence.

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Pour faciliter la livraison d’aide humanitaire, l’armée américaine construit un port artificiel. Celui-ci sera opérationnel « dans les prochains jours », a fait savoir le Pentagone.

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Le 14 mai, au cours d’un appel avec le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, le ministre israélien Benny Gantz a souligné qu’il était impératif d’ « accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages et d’éliminer la menace du Hamas », a-t-il rapporté sur X. Premier allié d’Israël, Washington s’oppose à une opération d’envergure à Rafah.

Mais une semaine après que le président américain Joe Biden a menacé de limiter l’aide militaire américaine à son allié à propos de Rafah, l’exécutif a notifié le Congrès qu’il allait procéder à une livraison d’armes à Israël pour environ un milliard de dollars.

(Avec AFP)

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