Sommet des dirigeants arabes à Bahreïn : Gaza au cœur des discussions

Ouvert ce jeudi 16 mai à Manama, le 33e sommet de la Ligue arabe sera l’occasion pour les représentants de ses 22 pays membres d’évoquer les sujets « brûlants » de la région, notamment le conflit entre Israël et le Hamas et les attaques des Houthis en mer Rouge.

Le représentant du roi de Bahreïn pour les affaires humanitaires et la jeunesse, Shaikh Nasser bin Hamad Al Khalifa, reçoit le premier ministre marocain, Aziz Akhannouch (à gauche), à Manama, le 15 mai 2024, la veille du 33e sommet de la Ligue arabe. © BNA (Bahrain News Agency) / AFP

Le représentant du roi de Bahreïn pour les affaires humanitaires et la jeunesse, Shaikh Nasser bin Hamad Al Khalifa, reçoit le premier ministre marocain, Aziz Akhannouch (à gauche), à Manama, le 15 mai 2024, la veille du 33e sommet de la Ligue arabe. © BNA (Bahrain News Agency) / AFP

Publié le 16 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Les dirigeants arabes se retrouvent jeudi à Manama, à Bahreïn, pour un sommet dominé par la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien, qui ravage la bande de Gaza depuis plus de sept mois.

Certains d’entre eux sont arrivés dès mercredi soir dans la capitale du royaume du Golfe, où flottent les drapeaux des 22 pays membres de la Ligue arabe.

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Vers une solution à deux États ?

Les chefs d’État et de gouvernement de la région s’étaient déjà réunis en novembre à Riyad, en Arabie saoudite, lors d’un sommet d’urgence organisé conjointement avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Ils avaient alors condamné l’offensive d’Israël, tout en s’abstenant d’énoncer des mesures économiques et politiques punitives à son encontre, malgré la colère populaire dans un monde arabe et musulman acquis à la cause palestinienne.

Le sommet de Bahreïn pourrait être différent, dans un contexte plus favorable à l’idée d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, prônée par les pays arabes, estime le professeur et analyste koweïtien Zafer Al-Ajmi. L’opinion publique occidentale est devenue « plus encline à soutenir les Palestiniens et à lever l’injustice qui leur a été infligée au cours des 70 dernières années ». Et Israël n’est pas parvenu à réaliser ses objectifs de guerre et s’enlise dans le conflit, affirme-t-il.

Depuis le sommet arabe de novembre, le bilan des morts dans le territoire palestinien assiégé et pilonné par l’armée israélienne depuis plus de sept mois est passé d’environ 11 000 à plus de plus de 35 000 morts.

Changement de « ton »

La guerre a débuté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, qui a fait plus de 1 170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l’armée.

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En riposte, Israël a promis d’anéantir le mouvement islamiste palestinien et dit vouloir aujourd’hui détruire ses derniers bataillons en menant une offensive d’envergure à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Une grande partie de la communauté internationale est opposée à une telle offensive dans une ville où s’entassent des centaines de milliers de déplacés.

Face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza, et l’enlisement des négociations en vue d’une trêve, « le ton [des pays] arabe a changé », affirme Zafer Al-Ajmi, estimant que la déclaration finale du sommet pourrait cette fois inclure des mesures « contraignantes ». Le message serait d’autant plus fort qu’il émanerait de Bahreïn, l’un des deux pays du Golfe, avec les Émirats arabes unis, à avoir normalisé ses relations avec Israël en 2022, ajoute-t-il.

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Attaques en mer Rouge

Outre la question palestinienne, les dirigeants arabes devraient se pencher sur les autres conflits dans la région, au Soudan, en Libye, au Yémen et en Syrie, dont le président Bachar al-Assad sera présent, après avoir été longtemps boycotté par le royaume.

Les attaques des rebelles houthis du Yémen contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden devraient également figurer au menu des discussions, indique le journaliste et analyste bahraini, Mahmeed al-Mahmeed. Le pays hôte est membre de la coalition maritime mise en place par les États-Unis pour contrer les attaques que ces rebelles pro-iraniens disent mener en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

« Ces voies maritimes vitales ne sont pas seulement importantes pour les pays de la région, mais aussi pour l’économie mondiale », souligne-t-il.

(avec AFP)

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