Israël et le Hamas dénoncent les mandats d’arrêt réclamés à la CPI

Joe Biden a a jugé « scandaleux » le mandat d’arrêt réclamé contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. De son côté, le Quai d’Orsay a dit « soutenir » la CPI et son « indépendance », en condamnant les « massacres antisémites perpétrés par le Hamas » et en dénonçant « le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza ».

La Cour internationale de justice avant l’audience de la délégation israélienne après l’assignation d’Israël par l’Afrique du Sud, le 17 mai 2024. © Dursun Aydemir / ANADOLU / Anadolu via AFP

La Cour internationale de justice avant l’audience de la délégation israélienne après l’assignation d’Israël par l’Afrique du Sud, le 17 mai 2024. © Dursun Aydemir / ANADOLU / Anadolu via AFP

Publié le 21 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Israël et le Hamas dénoncent chacun les mandats d’arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes de guerre présumés. Le 20 mai, le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».

« Dégoût » et « dénonciation »

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas également visés par cette demande de mandats d’arrêt, notamment son chef à Gaza Yahya Sinouar, incluent « l’extermination », « le viol et d’autres formes de violence sexuelle » et « la prise d’otages en tant que crime de guerre ».

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Le Premier ministre israélien a « rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël », pays « démocratique », et « les meurtriers de masse du Hamas ». Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a fustigé une « décision scandaleuse » et « un déshonneur historique » pour la cour de La Haye. Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté « les tentatives du procureur (…) d’assimiler la victime au bourreau ».

Le président américain, Joe Biden, principal allié d’Israël, a jugé « scandaleux » le mandat d’arrêt réclamé contre Netanyahou, estimant qu’ « il n’y a pas d’équivalence » entre Israël et le Hamas. Il a « rejeté » le terme de « génocide » pour qualifier l’offensive israélienne à Gaza, lors d’une réception de la communauté juive à la Maison Blanche. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a également qualifié ces mandats de « honteux », prévenant que ceux-ci « pourraient compromettre » les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, et ajoutant que la CPI n’a pas « juridiction » sur Israël.

La France « soutient » la CPI et son « indépendance », a indiqué dans un communiqué le Quai d’Orsay en disant à la fois condamner les « massacres antisémites perpétrés par le Hamas » et dénoncer « le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza ».

« Le devoir d’Israël »

Malgré l’opposition de nombreuses capitales et organisations humanitaires à une opération majeure terrestre à Rafah, le ministre israélien de la Défense a insisté sur « le devoir d’Israël d’étendre l’opération terrestre à Rafah, de démanteler le Hamas et de faire revenir les otages », en recevant ce week-end le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

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Depuis le 7 mai, quand Israël a pris le contrôle côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l’Égypte, l’acheminement de l’aide humanitaire est quasiment à l’arrêt. Ce passage est crucial pour les aides dont le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire. Pour pallier aux restrictions imposées par Israël, les États-Unis ont planché sur un projet de jetée provisoire qui a reçu ce week-end ces premiers chargements d’aide humanitaire par voie maritime. Selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), 569 tonnes d’aides ont été jusqu’à présent acheminées à Gaza par cette jetée.

Plan d’action

Alors qu’aucune perspective d’une fin des hostilités n’est en vue, Benyamin Netanyahou est sous pression pour préparer une stratégie concernant l’avenir de Gaza. Le 19 mai à Jérusalem, Jake Sullivan l’a appelé à accompagner les opérations militaires d’une « stratégie politique » pour l’avenir du territoire palestinien.

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Benny Gantz, ex-chef de l’armée et actuel membre du cabinet de guerre, a menacé de démissionner si un « plan d’action » pour l’après-guerre n’était pas adopté rapidement. Yoav Gallant a sommé le Premier ministre israélien Netanyahu de « préparer immédiatement » une « alternative gouvernementale au Hamas ». De son côté, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a appelé les parties à « retourner immédiatement et de bonne foi à la table des négociations » afin de parvenir à un cessez-le-feu après l’échec des derniers pourparlers début mai.

(Avec AFP)

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