Au Mali, Étienne Fakaba Sissoko condamné à de la prison ferme

La justice malienne a condamné lundi 20 mai à deux ans de prison, dont un ferme, cet universitaire et militant politique reconnu, auteur d’un livre critiquant la communication de la junte au pouvoir.

Étienne Fakaba Sissoko, à Bamako, le 9 avril 2021. © Nicolas Réméné pour JA

Publié le 21 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a condamné lundi l’universitaire à deux ans de prison – dont un ferme -, rejetant ainsi la demande de mise en liberté provisoire d’Étienne Fakaba Sissoko, détenu depuis fin mars. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, son avocat, Me Ibrahim Marhouf Sacko, a dit son intention de faire appel. « On n’est pas surpris, même si on avait dit qu’on avait confiance en la justice », a-t-il déclaré.

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image

Étienne Fakaba Sissoko, économiste, professeur à l’université de Bamako et ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta, est une des personnalités inquiétées pour leurs opinions discordantes sous les colonels qui ont pris par la force en 2020 la tête du pays. Il est l’une des rares voix dissonantes à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur. L’universitaire est mis en cause pour la publication en 2023 de Propagande, agitation et harcèlement : la communication gouvernementale pendant la transition au Mali.

la suite après cette publicité

Une « communication gouvernementale hyper agressive »

Cette condamnation survient alors que les militaire au pouvoir, menés par le président de la transition Assimi Goïta, viennent de manquer à leur engagement de céder la place d’ici à fin mars 2024 et aucune nouvelle échéance n’est fixée.

Une « communication gouvernementale hyper agressive » caractérisée par des « contenus aux caractères douteux » et des méthodes « basées sur la propagande, l’agitation, la manipulation et même le mensonge » a permis « une forte adhésion de la population », dit la fiche publiée sur son site par l’éditeur, L’Harmattan. Mais elle connaît « ses premiers revers, signes de son essoufflement », dit-elle.

Étienne Fakaba Sissoko est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffusion de fausses nouvelles perturbant la paix publique ». À l’audience le 6 mai, il a défendu l’intégrité scientifique de son livre comme reposant sur des faits et les contributions d’experts.

Étienne Fakaba Sissoko, également ancien analyste de la Minusma, la mission de l’ONU depuis poussée vers la sortie, avait déjà été écroué plusieurs mois en 2022. Les autorités lui reprochaient ses critiques contre la tenue d’évènements publics au moment de Noël, préjudiciable selon lui aux chrétiens. Elles mettaient aussi en doute l’authenticité de ses diplômes. Mais selon son avocat, il était surtout inquiété pour s’être exprimé publiquement sur l’impact des sanctions alors imposées au Mali par ses voisins ouest-africains.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires