L’Espagne, l’Irlande et la Norvège veulent reconnaître l’État de Palestine, « pas un tabou » pour la France

Dès le mois de mars, les chefs des gouvernements de l’Irlande, de la Slovénie et de Malte avaient publié un communiqué commun dans lesquels ils faisaient part de leur volonté de reconnaître un État palestinien. Ils sont rejoints aujourd’hui par la Norvège et l’Espagne.

Une cargaison d’aide des Émirats arabes unis (EAU) arrive par la mer sur des camions via le corridor maritime construit par les États-Unis dans la bande de Gaza en coopération avec l’USAID. © WAM / AFP

Une cargaison d’aide des Émirats arabes unis (EAU) arrive par la mer sur des camions via le corridor maritime construit par les États-Unis dans la bande de Gaza en coopération avec l’USAID. © WAM / AFP

Publié le 22 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Plusieurs pays européens s’apprêtent à annoncer une initiative visant à reconnaître un État de Palestine, un projet déjà fustigé par les autorités israéliennes. La Norvège va reconnaître l’existence d’un État palestinien à compter du 28 mai, a annoncé le Premier ministre, et l’Irlande avait indiqué la semaine dernière qu’elle allait « certainement » reconnaître un État palestinien avant la fin du mois.

Les dirigeants des deux pays, dont leurs Premiers ministres respectifs Simon Harris et Jonas Gahr Støre, doivent tenir des conférences de presse en Irlande et en Norvège, ce 22 mai. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, doit aussi prendre la parole devant le Congrès des députés. Il l avait déjà indiqué la semaine dernière qu’il annoncerait ce jour la date de la reconnaissance par Madrid d’un État palestinien. Il avait publié en mars avec les chefs des gouvernements de l’Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lesquels ces pays faisaient part de leur volonté de reconnaître une telle entité.

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« Récompense » pour le Hamas

Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié le 21 mai un message vidéo à l’adresse de Dublin sur le réseau social X pour l’avertir que « reconnaître un État palestinien risque de vous transformer en pion dans les mains de l’Iran » et du Hamas. Et Israël a rappelé « pour consultation » ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège. Pour Tel-Aviv, les projets de reconnaissance d’un État palestinien sans solution négociée constituent une « récompense » pour le Hamas pour son attaque le 7 octobre depuis la bande de Gaza en territoire israélien.

La France défend publiquement le concept de solution à deux États, mais elle ne reconnaît pas pour l’instant l’existence d’un État palestinien. « Notre position est claire : la reconnaissance de la Palestine n’est pas un tabou pour la France. Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a dit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’un enjeu de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité », poursuit le texte. « La France ne considère pas que les conditions étaient à ce jour réunies pour que cette décision ait un impact réel dans ce processus. » En tout, plus de 140 des 193 États membres des Nations unies reconnaissent le territoire du Moyen-Orient. Ils ne sont que neuf au sein de l’Union européenne.

« Niveaux de faim catastrophiques »

Depuis qu’Israël a pris le contrôle du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l’Égypte le 7 mai, l’acheminement de l’aide humanitaire est quasiment à l’arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire. Selon l’ONU, 1,1 million de personnes dans le territoire palestinien font face à des « niveaux de faim catastrophiques ». L’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, l’Unrwa, a annoncé suspendre ses distributions de nourriture à Rafah « en raison du manque de fournitures et de l’insécurité ».

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Face aux sévères restrictions imposées à l’aide par voie terrestre, les États-Unis avaient annoncé en mars la mise en place d’un port temporaire à Gaza, initiative jugée insuffisante par l’ONU, les ONG et par les dirigeants américains eux-mêmes. Depuis son entrée en fonction le 17 mai, environ 569 tonnes d’aide ont été acheminées à Gaza, selon l’armée américaine. Mais cette aide n’a toujours pas été distribuée à la population, a annoncé le ministère américain de la Défense.

Dans ce contexte de guerre et de menace de famine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a déclaré avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».

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(Avec AFP)

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