Dieudonné en Iran pour « vérifier l’innocence » de Clotilde Reiss
Après sa rencontre à Téhéran avec Mahmoud Ahmadinejad -un « homme simple » et « un grand résistant »- Dieudonné a déclaré que si Clotilde Reiss « a pour projet de servir le sionisme, sa place est en prison en Iran ».
L’humoriste controversé Dieudonné a affirmé samedi avoir récolté des fonds pour mener un "combat culturel" contre le sionisme, lors de sa rencontre avec le président Mahmoud Ahmadinejad en Iran, assurant avoir tenté d’y faire libérer la Française Clotilde Reiss.
"Nous avons reçu un budget important qui nous permet de faire des films à la hauteur de ceux d’Hollywood qui est le bras armé de la culture sioniste", a-il déclaré, lors d’une conférence de presse dans un climat tendu, organisée dans son théâtre parisien de la Main d’Or. Son projet est de réaliser deux films, l’un sur l’esclavagisme et l’autre sur la guerre d’Algérie pour "donner au peuple noir une autre vision que celle de Spielberg".
Plusieurs scènes pourraient être tournées en Iran, mais aussi à Cuba et au Venezuela, grands alliés du régime islamique. L’humoriste est resté vague sur l’identité du donateur et s’est refusé à préciser le montant des fonds reçus.
"Verifier l’innocence" de Clotilde Reiss
Dirigeant d’un centre chiite en France, Yahia Gouasmi, le président du "parti antisioniste" fondé par Dieudonné avant les européennes, a également participé à la rencontre avec M. Ahmadinejad. Il a déclaré s’être rendu avec l’humoriste à l’ambassade de France à Téhéran où est recluse Clothilde Reiss, accusée d’espionnage par Téhéran, afin de vérifier si elle était "innocente".
"On ne nous a pas permis de la voir, alors que je souhaitais ensuite intervenir auprès du guide suprême iranien afin qu’il lui accorde sa clémence. Mais la France ne voulait pas que Clothilde rentre avec Dieudonné", a-t-il affirmé.
"Le conseiller de l’ambassade nous a dit de faire confiance à Nicolas Sarkozy, ce à quoi j’ai répondu qu’elle n’était pas sortie de l’auberge", a ajouté Dieudonné, déclenchant les rires dans la salle où se trouvait une soixantaine de ses sympathisants.
"Si son projet est de servir le sionisme, dans ce cas, elle a sa place en prison en Iran", a-t-il précisé, accusant Nicolas Sarkozy d’en faire une "affaire personnelle pour pouvoir attaquer l’Iran".
"Lynchage médiatique" et "propagande sioniste"
Des affiches montrant Dieudonné Mbala Mbala posant à côté du président iranien avaient été apposées sur la scène du théâtre, où les journalistes ont été fouillés au corps avant de pouvoir pénétrer dans la salle.
L’humoriste, plusieurs fois condamné pour injures antisémites, a décrit M. Ahmadinejad comme un "homme simple" et un "grand résistant", l’estimant victime d’un "lynchage médiatique".
"Ahmadinejad est plus aimé en Iran que Nicolas Sarkozy en France", a-t-il assuré, en qualifiant de "propagande sioniste" les manifestations qui ont suivi son élection.
Le président iranien a été dénoncé par de nombreux pays pour ses propos relativisant l’Holocauste et prônant la disparition de l’Etat d’Israël.
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