Un Français enlevé au Mali par des « hommes armés »

Un Français a été kidnappé mercredi soir par des « hommes armés » en pleine ville dans le nord du Mali, une région instable parcourue par des combattants islamistes, des rebelles touareg et trafiquants divers.

Publié le 27 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d’être acheminés dans le nord du Mali, puis libérés après paiements probables de rançons à l’exception d’un touriste britannique exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Pierre Kamatte, 61 ans, "a été enlevé à Ménaka dans son logement, un hôtel dont il était entre autres activités directeur technique. Nous faisons tout pour qu’il recouvre rapidement la liberté", a indiqué à l’AFP une source gouvernementale malienne sous couvert de l’anonymat.

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Cet enlèvement "par des hommes armés" a été confirmé jeudi par le ministère français des Affaires étrangères".

La ville de Ménaka est située à plus de 1. 500 km au nord-est de Bamako et à une centaine de kilomètres de la frontière du Niger, dans une zone "formellement déconseillée" par le ministère français des Affaires étrangères pour des raisons de sécurité.

"Il a été enlevé par trois hommes armés qui avaient des turbans", a précisé un conseiller municipal de la ville.

Rapt prémédité

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Selon les premières informations recueillies par l’AFP, le rapt avait été organisé à l’avance. Les ravisseurs ont attendu minuit, heure à laquelle l’électricité est traditionnellement coupée pour raison d’économie dans cette ville sahélienne.

"Les gens qui l’ont enlevé étaient dans une toyota pick-up. Ils étaient trois ou quatre, enturbannés et armés", a affirmé un enseignant de la localité. "M. Kamatte aurait crié "au secours" mais entre les mains de ses ravisseurs, il était déjà trop loin", a-t-il ajouté.

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L’enlèvement a eu lieu dans une auberge de Ménaka, où le ressortissant français logeait.

Il est le président de "’Association Gérardmer (est de la France) – Tidarmene (nord de Ménaka)", selon l’association française. Agé de 61 ans, ce bénévole se rendait "régulièrement" au Mali, où il s’implique notamment dans la culture d’une plante thérapeutique pour soigner le paludisme.

"C’est sûr qu’il était visé, parce que son véhicule 4X4 de couleur foncée n’a pas été touché par les ravisseurs. Il est toujours dans la cour de l’hôtel", a précisé un conseiller municipal de la ville de Ménaka.

Aucune piste

Il n’y a pour le moment, aucune piste précise sur l’identité des ravisseurs, mais certains analystes privilégient déjà "la piste islamiste".

Début juin, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait annoncé pour la première fois avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer, qu’elle détenait depuis janvier, marquant une radicalisation de ce mouvement.

Aqmi, dont les éléments sont issus de l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien), enrôle depuis 2006 sous sa bannière les mouvements armés islamistes de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, ainsi que ceux du Sahel. Il compterait plusieurs centaines de combattants.

Année après année, l’organisation accroît sa présence dans la bande sahélienne, notamment dans le nord du Mali et dans l’est de la Mauritanie, des zones qualifiées de "grises", ou de "non droit" par les experts.

Mi-novembre, plusieurs responsables humanitaires, dont ceux travaillant pour l’organisation non gouvernementale française Action contre la faim (ACF), avaient quitté la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, par "mesure de sécurité".

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