Bénin-Niger : une réunion sur la réouverture de la frontière tourne court

Le général Tiani refuse de rouvrir la frontière de son pays avec le Bénin, ce qui bloque l’acheminement du pétrole nigérien par le littoral béninois. En visite à Niamey pour tenter de trouver une solution, le ministre des Mines du Bénin s’est vu signifier une fin de non recevoir.

Ouvriers nigériens et chinois sur le chantier de l’oléoduc, dans la région de Gaya, au Niger, le 10 octobre 2022. © Boureima Hama/AFP

Ouvriers nigériens et chinois sur le chantier de l’oléoduc, dans la région de Gaya, au Niger, le 10 octobre 2022. © Boureima Hama/AFP

Publié le 30 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Samou Seïdou Adambi, le ministre béninois des Mines, s’est rendu à Niamey, les 27 et 28 mai, pour une visite de travail afin de « trouver une porte de sortie » dans le dossier de l’exportation du pétrole nigérien par le littoral béninois, compromise par la brouille diplomatique entre les deux États.

Le ministre était également « porteur d’un message » du président Patrice Talon au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis le coup d’État de juillet 2023. Ce dernier « n’a pas voulu me recevoir », a déclaré le ministre le 29 mai dans la soirée, lors d’un point de presse à Cotonou.

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Gisement pétrolier d’Agadem

En novembre 2023, le Niger a inauguré un oléoduc géant, qui doit permettre d’acheminer jusqu’au Bénin le pétrole brut extrait du gisement d’Agadem (Sud-Est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société qui appartient à l’État chinois.

Le premier chargement de pétrole nigérien au port de Sèmè-Kpodji n’a cependant eu lieu que le 19 mai dernier. Il avait été suspendu d’abord en raison de la fermeture des frontières entre le Niger et ses voisins après les sanctions imposées à Niamey par la Cedeao à la suite du coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, en juillet 2023.

Le refus du Niger de rouvrir sa frontière avec le Bénin malgré l’annonce de la fin des sanctions, en février 2024, a ensuite empêché que le pétrole transite par le Bénin.

Le Chinois Wapco médiateur

Il a fallu la médiation de la société chinoise Wapco, partenaire du Bénin et du Niger dans la gestion de l’oléoduc, pour convaincre les deux parties de procéder au premier chargement.

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Le président Patrice Talon avait laissé entendre, à la mi-mai, que les chargements suivants ne se feraient que si le Niger rouvrait complètement sa frontière avec le Bénin, ce qui n’est toujours pas le cas.

La rencontre du ministre des Mines du Bénin avec son homologue nigérien s’est faite encore une fois à la demande de Wapco. À l’issue des deux jours de réunion, aucune solution ne semble avoir émergé.

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Au sujet de l’ouverture, côté nigérien, de la frontière terrestre, « il a été dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau avec une solution à trouver dans les meilleurs délais », a expliqué le ministre béninois. « Le Bénin continuera à jouer son rôle dans les relations bilatérales » avec le Niger « mais aussi dans les obligations qui sont les nôtres dans le projet de pipeline », a-t-il conclu.

(avec AFP)

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