Devant Goïta et Traoré, Bassirou Diomaye Faye défend une Cedeao « très malmenée »

Le chef de l’État sénégalais s’est rendu au Mali et au Burkina Faso, deux États qui ont quitté la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest pour fonder l’Alliance des États du Sahel.

Les présidents sénégalais, Bassirou Diomaye Fayé, et malien, Assimi Goïta, à Bamako, le 30 mai 2024. © Présidence du Mali / Facebook.

Les présidents sénégalais, Bassirou Diomaye Fayé, et malien, Assimi Goïta, à Bamako, le 30 mai 2024. © Présidence du Mali / Facebook.

Publié le 31 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a jugé possible, le 30 mai, à Bamako et à Ouagadougou, une réconciliation entre la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les trois pays du Sahel qui ont rompu avec celle-ci sous la conduite des juntes qui les dirigent.

Investi en avril, Faye s’est rendu chez le voisin malien avant d’atterrir au Burkina Faso, effectuant sa première visite dans deux des trois États qui, avec le Niger, ont annoncé en janvier leur sortie de la Cedeao, l’accusant d’être inféodée à l’ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le jihadisme. Les trois pays ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) et fondé une force antijihadiste conjointe.

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Faye a dit avoir longuement parlé de la Cedeao avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta. La position malienne, « quoique rigide, n’est pas totalement inflexible », a-t-il dit à la presse au côté du colonel Goïta. La Cedeao est « très malmenée », mais « nous ne devons pas nous résigner et dire qu’on ne peut plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres et les comprendre et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant », a-t-il dit.

« Je ne désespère pas de voir la Cedeao repartir sur des bases nouvelles, qui nous évitent la situation que nous traversons aujourd’hui », a-t-il dit sans préciser la forme d’une éventuelle réconciliation. Il avait dit vouloir faire revenir au sein de la Cedeao ces trois pays. Bassirou Diomaye Faye a cependant assuré ne pas être venu à Bamako en tant que « médiateur de la Cedeao », mais pour une « prise de contact » qui l’a conduit dans plusieurs autres pays ouest-africains auparavant. « Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cedeao », a-t-il insisté.

Des liens bientôt renforcés avec le Burkina Faso

Arrivé au Burkina dans l’après-midi, il a été accueilli à Ouagadougou par le chef du pouvoir militaire, le capitaine Ibrahim Traoré. Les relations entre ce pays et la Cedeao ont également été évoquées. « Je comprends aujourd’hui que les positions soient quelque peu figées, mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture qui permet de nouer un fil de dialogue », a déclaré le président sénégalais, cité dans un communiqué du pouvoir burkinabè.

Selon la même source, Faye a affirmé « l’engagement » de son pays « aux côtés » du Burkina Faso. Les deux États souhaitent « raffermir » leurs « relations », notamment sur « le plan commercial », selon ce texte.

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Bassirou Diomaye Faye a été élu en promettant la rupture avec l’ancien système. Le chef de l’État prêche le panafricanisme et le souverainisme qui sont aussi des mots d’ordre des régimes militaires qui ont pris le pouvoir lors de putschs successifs au Mali, au Burkina et au Niger depuis 2020.

(avec AFP)

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