« Quatre otages israéliens ont été libérés » dans la bande de Gaza

L’armée israélienne a annoncé ce samedi la libération de quatre otages lors d’une « opération spéciale » dans le centre de la bande de Gaza. Le Hamas a annoncé un bilan d’au moins 210 morts et plus de 400 blessés dans ces attaques.

Un hélicoptère CH-53 Sea Stallion de l’armée israélienne survole le centre médical Sheba Tel-HaShomer, à Ramat, en Israël, où les quatre ex-otages ont été transférés après leur libération, le 8 juin 2024.

Un hélicoptère CH-53 Sea Stallion de l’armée israélienne survole le centre médical Sheba Tel-HaShomer, à Ramat, en Israël, où les quatre ex-otages ont été transférés après leur libération, le 8 juin 2024.

Publié le 8 juin 2024 Lecture : 5 minutes.

Au neuvième mois de la guerre entre Israël et le Hamas, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, subit une forte pression à l’étranger pour sa conduite de la guerre à Gaza, mais aussi sur le plan interne avec celle des familles des otages enlevés lors de l’attaque sans précédent menée sur le sol israélien par le Hamas le 7 octobre, qui a déclenché les hostilités.

Il a affirmé que la libération des otages constituait une preuve qu’Israël ne cédait pas « face au terrorisme ». Ce samedi matin, 8 juin, lors « d’une opération spéciale difficile de jour à Nousseirat, quatre otages israéliens ont été libérés », avait écrit plus tôt l’armée israélienne dans un communiqué.

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Il s’agit de Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans, tous les quatre « enlevés » sur le site du festival de musique electro Nova, selon l’armée. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre les retrouvailles émouvantes entre Noa Argamani et son père, ainsi que des Israéliens à la plage criant de joie en entendant un maître-nageur leur annoncer la libération des otages.

Les otages, selon la même source, sont « en bonne santé ». Ils ont été transférés au centre médical Sheba de Tel Hashomer, près de Tel-Aviv, « pour effectuer des examens médicaux complémentaires ». La police israélienne a annoncé la mort d’un de ses agents des suites de ses blessures dans l’opération de libération des otages, selon la police.

« Miraculeux »

« Noa, Almog, Andrey et Shlomi, nous sommes très heureux de vous accueillir à la maison », s’est félicité, sur X, Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. Le Forum des familles d’otages a salué un « triomphe miraculeux », exhortant le gouvernement et la communauté internationale à obtenir la libération des autres personnes captives.

Les frappes israéliennes se sont concentrées ces derniers jours sur le centre de la bande de Gaza et notamment sur Nousseirat, où l’une d’elles, sur une école de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), avait fait jeudi 37 morts, selon un hôpital local. Accusant le Hamas d’avoir utilisé à dessein cette école pour lancer des attaques, l’armée israélienne a dit avoir tué lors de cette frappe « 17 terroristes ». Le Hamas a dénoncé de « fausses informations ». L’établissement abritait « 6 000 personnes déplacées » par les combats, selon l’Unrwa.

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Avant son annonce sur les otages, l’armée israélienne a dit samedi cibler des « infrastructures terroristes » dans le secteur de Nousseirat, alors que des témoins ont fait état de tirs depuis des drones et hélicoptères contre le camp. Un porte-parole de l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, proche de Nousseirat, le docteur Khalil al-Dakran, a annoncé la mort de 15 personnes dans « des frappes israéliennes intenses » dans le centre de la bande de Gaza, qui ont fait, selon lui, des dizaines d’autres blessés.

« Cette horreur doit s’arrêter »

Pour sa part, le Hamas a annoncé samedi un bilan d’au moins 210 morts et plus de 400 blessés dans des attaques israéliennes sur le camp de Nousseirat. Le communiqué du Hamas ne mentionne pas la libération d’otages.

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Se disant « soulagée » de la libération des otages, la rapporteure spéciale de l’ONU dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a déploré sur X que ce soit « au prix d’au moins 200 Palestiniens, dont des enfants, tués et de plus de 400 blessés ». « Cette horreur doit s’arrêter », a martelé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur X .

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a, lui, affirmé dans un communiqué depuis Doha que la « résistance » allait « continuer ».

Le président français, Emmanuel Macron, s’est félicité de la libération des quatre otages israéliens, son homologue américain, Joe Biden, assurant samedi à Paris que les Etats-Unis continueraient à se mobiliser jusqu’à ce que « tous » le soient.

Au moins 36 801 Palestiniens tués

D’intenses combats entre l’armée et des combattants palestiniens ont lieu dans les camps d’Al-Bureij et celui, voisin, d’al-Maghazi, d’après des témoins. Dans un communiqué, l’armée israélienne a dit avoir frappé des « dizaines de cellules et infrastructures terroristes, dont un tunnel situé dans une structure civile » lors d’opérations à Bureij et Deir al-Balah. Dans le nord, cinq personnes ont été tuées et sept blessées dans un bombardement aérien nocturne sur une maison du quartier de Cheikh Radwane, à Gaza-ville, ont indiqué un médecin de l’hôpital baptiste et la Défense civile de Gaza.

« Nous avons entendu le bruit d’une énorme explosion […]. Nous nous sommes rendus sur place et avons découvert des restes humains d’enfants, de femmes et de personnes âgées », a raconté Mohammad Abou Nahl, un habitant de Gaza. Dans le sud, des bombardements à l’artillerie ont touché plusieurs secteurs de la ville de Rafah, à la frontière égyptienne, selon des source locales.

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L’attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis le territoire palestinien a entraîné la mort de 1 194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte réalisé à partir de données officielles. Lors de cette attaque, 251 personnes ont été emmenées comme otages. Après une courte trêve en novembre ayant permis la libération d’une centaine d’entre eux, 116 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 41 sont morts, selon l’armée israélienne.

En réponse à l’attaque du 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. Au moins 36 801 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Anthony Blinken attendu la semaine prochaine

Le conflit a dévasté une grande partie de la bande de Gaza et déraciné la plupart de ses 2,4 millions d’habitants, confrontés à un risque de famine. L’aide internationale, dont l’entrée à Gaza est contrôlée par Israël, ne parvient qu’au compte-gouttes dans le territoire.

Alors que les efforts diplomatiques pour arracher une trêve piétinent, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est attendu la semaine prochaine en Israël, en Égypte, au Qatar et en Jordanie, pour « promouvoir une proposition de cessez-le-feu » présentée récemment par le président Joe Biden, selon Washington.

Selon le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, le Qatar et l’Égypte ont récemment menacé des responsables du Hamas d’arrestation et d’expulsion de Doha, où ils sont basés, s’ils n’acceptaient pas une trêve avec Israël.

En Israël, Benny Gantz, l’ex-chef de l’armée devenu rival politique de Benyamin Netanyahu, qui devait annoncer samedi soir sa démission, a annulé sa conférence de presse, selon son porte-parole, peu après l’annonce de la libération des otages. Il exigeait l’adoption d’un « plan d’action » sur l’après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il se verrait « contraint de démissionner du gouvernement », qu’il avait rejoint après le 7 octobre.

(avec AFP)

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