Au Mali, les avocats du colonel Kassoum Goïta s’alarment de sa disparition

En détention à Bamako, l’ancien putschiste et ex-patron de la sécurité d’État n’a plus été vu depuis son extraction de sa cellule, il y a dix jours.

Le leader de la junte malienne, Assimi Goïta, le 22 septembre 2022, à Bamako. © OUSMANE MAKAVELI / AFP

Publié le 11 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Mais où est donc passé Kassoum Goïta ? « À ce jour, [ses] conseils ainsi que sa famille n’ont reçu aucune information le concernant et n’ont pu avoir aucun contact, ni direct ni indirect, avec lui », s’alarme dans un communiqué le collectif d’avocats du colonel. Ce dernier a fait l’objet d’un « enlèvement » dans sa cellule par des « éléments étrangers au système judiciaire » le 31 mai, ajoutent-ils.

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Kassoum Goïta faisait partie du groupe de colonels qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020. Son homonyme, le colonel Assimi Goïta, s’était dans la foulée hissé à la tête du pays. Kassoum Goïta avait ensuite pris la tête de la direction de la sécurité d’État sous le président Bah N’Daw, installé par la junte après le putsch de 2020 avant d’être à son tour évincé lors d’un second coup de force, en mai 2021. Depuis, la junte au pouvoir exerce le pouvoir sans partage.

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Arrêté et détenu au secret

Kassoum Goïta et cinq autres hommes – dont Kalilou Doumbia, l’ancien secrétaire général de la présidence sous Bah N’Daw -, ont été arrêtés et détenus au secret en septembre et octobre 2021. Ils ont été torturés pendant leur détention, a dénoncé Human Rights Watch. L’appareil judiciaire n’avait indiqué qu’en novembre 2021 qu’ils étaient mis en cause pour tentative présumée de coup d’État.

De nombreuses personnes ont été emmenées par des inconnus depuis 2020 et maintenues au secret plusieurs jours au moins avant d’être présentées à la justice ou éventuellement relâchées.

Le collectif des avocats de Kassoum Goïta et ses co-accusés indiquent qu’ils sont retenus depuis 2021 dans un camp de gendarmerie « dans des conditions drastiques, enfermés 24 heures sur 24, assimilables à des conditions inhumaines ». Ils attendent leur procès depuis leur renvoi devant une cour d’assises en janvier 2023, précise le collectif. Ils « clament leur innocence et réclament leur jugement », dit le communiqué.

En mai 2022, les autorités maliennes avaient annoncé une autre tentative de coup d’État, déjoué selon Bamako et passée elle aussi totalement inaperçue.

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(Avec AFP)

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