L’opposition gabonaise dénonce une personnalisation du pouvoir
L’opposition au Gabon a dénoncé jeudi une « dérive autoritaire » et une « personnalisation du pouvoir » quelques jours après la formation d’un nouveau gouvernement et de changements importants dans les administrations du pays.
En laissant "aux seuls soins du président de la République et du Premier ministre la compétence exclusive de la nomination des secrétaires généraux et des directeurs généraux des administrations, le Conseil des ministres viole la loi et consacre l’émergence d’une nouvelle caste de roitelets", a déclaré à la presse l’ancien Premier ministre et porte-parole d’une coalition de partis de l’opposition, Jean Eyéghé Ndong.
Ces nominés, selon lui, n’auront de comptes à rendre qu’au président Ali Bongo.
Lundi, le premier Conseil des ministres du nouveau président avait annoncé qu’il placerait sous la compétence du président, en concertation avec son Premier ministre, ces nominations afin de "mettre un terme aux promotions parfois guidées par le repli identitaire, le clanisme et le clientélisme politique, source d’inertie et d’inefficacité".
Dérive autoritaire
Cette décision "dénote d’une dérive autoritaire de l’exécutif et d’une forte propension à la personnalisation du pouvoir", selon la coalition, qui regroupe les principaux candidats contestant toujours la victoire d’Ali Bongo.
La coalition des opposants a aussi dénoncé une "manière populiste de faire croire au changement" qui "ne peut convaincre personne, car en déplaçant certains hauts fonctionnaires de postes importants vers des postes moins voyants qui leur permettent de conserver leurs privilèges, le pouvoir opère juste un petit tour de passe-passe".
"Face à la dérive autoritaire la Coalition appelle les citoyens à défendre leurs droits et à les faire respecter", a conclu M. Eyéghé Ndong.
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