Sénégal : l’État prend le taureau de la vie chère par les cornes

Les premières baisses de prix de certaines denrées alimentaires ont été annoncées, ainsi que d’autres mesures économiques et sociales.

© Damien Glez

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Publié le 15 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Même en période d’état de grâce, les régimes de tout poil savent que les certitudes idéologiques d’une opinion favorable finissent par s’émousser lorsque le portefeuille maigrit à vue d’œil. Arrivé au pouvoir il y a moins de trois mois sur une promesse de « rupture », le duo sénégalais Faye-Sonko a décidé de s’attaquer au fléau de l’augmentation du coût de la vie. Et ce au moment précis où la question de la vie chère s’incarne de façon concrètement, en pleine préparation de la célébration de l’Aïd el-Kebir.

Ce 13 juin, le secrétaire général du gouvernement a annoncé les premières mesures de soutien aux ménages. Accompagné du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, ainsi que de celui de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Mabouba Diagne, Ahmadou Al Aminou Lô a évoqué des baisses de prix de certaines denrées de première nécessité.

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Du sucre au pain

Le kilogramme de sucre passe ainsi de 650 à 600 francs CFA. Le prix du litre d’huile raffinée connaît une baisse de 100 francs, tandis que la baguette de pain passe de 175 francs à 160. Le kilo de riz brisé non parfumé recule, lui, de 40 francs CFA.

Grâce à une action en amont, le gouvernement affirme qu’une autre réduction du prix du riz devrait arriver. Après des discussions des autorités sénégalaises avec leurs homologues indiennes, un bateau de 80 000 tonnes de riz serait en route vers le pays de la Teranga. Les négociations politiques et l’évolution naturelle du marché qui se traduit pas un afflux d’offres, devrait permettre une baisse sensible mais durable des prix d’ici quelques mois à en croire les membres du gouvernement.

Père Noël en juin ?

Les opposants au régime de Bassirou Diomaye Faye ont beau jeu de supputer un populisme de Père Noël et une générosité inconsciente sur le plan des finances publiques, du fait du  renoncement à d’importantes recettes fiscales. Le gouvernement affirme ne pas sous-estimer les dangers de subventions récurrentes et irréfléchies que le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, considère comme un « cancer ».

Avant que les premières mesures de baisse du coût de la vie commencent à être effectives, le Conseil national de la consommation devra valider les mesures dès le 18 juin prochain.

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De son côté, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Mabouba Diagne, a évoqué une reconversion nécessaire de nombreux importateurs de produits alimentaires vers la production, pour que le pays atteigne la souveraineté alimentaire qui garantira naturellement des prix abordables.

Le secrétaire général du gouvernement a également évoqué des mesures de nature à alléger un autre poste budgétaire des ménages : le logement. Des habitats sociaux devraient ainsi bientôt sortir de terre à Mbour 4.

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