Comment expliquer le « vote xénophobe » des Français d’Afrique ?

Si les Français résidant en Afrique ont placé la gauche en tête lors des européennes, le vote pour les partis d’extrême droite a également fortement progressé. Au point que les partis xénophobes étaient en tête dans plusieurs capitales. L’analyse de François Soudan, dans la Semaine de JA, sur RFI.

Publié le 15 juin 2024 Lecture : 1 minute.

L’annonce surprise par Emmanuel Macron de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, dans les minutes qui ont suivi la proclamation des résultats des européennes donnant l’extrême droite en tête, continue d’agiter la scène politique en France. Il est un enseignement de ces européennes qui a été fort peu commenté et analysé : la forte progression du vote d’extrême droite parmi les Français résidant en Afrique.

Politique illisible

Si, de manière globale, ceux-ci ont placé la gauche en tête, les scores de la droite extrême ont progressé presque partout. Au point même que, dans une dizaine de capitales, les électeurs français expatriés ont placé la droite extrême en tête, si l’on cumule les résultats des listes du Rassemblement national et de Reconquête.

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Pour François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, s’il convient de relever ce « paradoxe malsain d’expatriés votant en faveur de partis xénophobes », il faut également se pencher sur les causes de cette progression. « Il faut prendre en compte le désarroi dans lequel l’illisibilité de la politique d’Emmanuel Macron sur le continent a plongé une partie de cette communauté », juge François Soudan, qui ajoute que le « sentiment de déclassement et de précarisation » est fortement ressenti dans une frange de cette population, en particulier chez les retraités.

Relations Afrique-France

Que changerait une victoire du Rassemblement national aux législatives dans les relations entre la France et l’Afrique ? Jordan Bardella comme Marine Le Pen « n’ont des réalités africaines qu’une connaissance approximative, vue avant tout à travers le prisme migratoire », relève le directeur de la rédaction de JA. Difficile, donc, de faire des prédictions, au risque de tomber dans la politique fiction. Un point, cependant, pourrait avoir des conséquences plus que profondes : « Jordan Bardella souhaite dénoncer l’accord migratoire scellé entre la France et l’Algérie et 1968, ce qui ouvrirait une crise majeure. »

La Semaine de JA, diffusée chaque samedi matin sur RFI, est également à retrouver sur notre site. 

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