Israël annonce une pause des opérations dans le sud de Gaza

Après des négociations avec l’ONU, Israël a accepté dimanche 16 juin une pause dans ses opérations dans une zone du sud de Gaza dévastée et menacée par la famine.

Des enfants font la queue pour les repas fournis par une organisation caritative, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024. © SAID KHATIB / AFP

Des enfants font la queue pour les repas fournis par une organisation caritative, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024. © SAID KHATIB / AFP

Publié le 16 juin 2024 Lecture : 4 minutes.

L’armée israélienne a annoncé dimanche 16 juin son intention d’observer jusqu’à nouvel ordre une pause dans ses opérations dans une zone du sud de Gaza pour permettre l’entrée de plus d’aides humanitaires dans le territoire palestinien dévasté par plus de huit mois de guerre et menacé de famine.

Cette décision a été rendue publique au lendemain de la mort de 11 soldats israéliens, dont huit dans l’explosion d’une bombe dans la bande de Gaza, où la guerre déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre fait rage.

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La pause « sera observée de 8h à 19h (5h à 16h) tous les jours et jusqu’à nouvel ordre », dans la zone allant de Kerem Shalom, passage dans le sud d’Israël jusqu’à la route Salaheddine à Gaza puis vers le nord du territoire palestinien, a dit l’armée. Kerem Shalom est situé au niveau sud de Gaza et la route Salaheddine longe le territoire du Nord au Sud. Cette pause a été décidée pour permettre une « augmentation du volume d’aide humanitaire entrant dans Gaza » après des discussions avec l’ONU et d’autres organisations, a-t-elle précisé dans un communiqué.

L’ONU affirme que les aides entrant dans Gaza par le passage de Kerem Shalom sont très difficilement acheminées et distribuées à la population qui manque d’eau, de nourriture et de médicaments, en raison des bombardements et des combats.

« Objectifs de la guerre »

Depuis que des camions d’aide ont commencé à entrer dans Gaza en provenance d’Égypte à travers Kerem Shalom, un « filet » d’aide est arrivé, a déclaré récemment Matthew Hollingworth, directeur pour les Territoires palestiniens du Programme alimentaire mondial (PAM). « Mais cela doit se transformer en un fleuve d’aide si nous voulons nous assurer de ne pas voir les formes de faim les plus aiguës devenir plus courantes », a-t-il averti, demandant « que les corridors du Sud soient pleinement ouverts ».

Alors qu’ailleurs dans le monde, les musulmans célèbrent l’Aïd al-Adha, la grande fête musulmane, les Palestiniens de Gaza déplorent les multiples pénuries de produits de première nécessité. La bande de Gaza, assiégée par Israël, est en proie à une crise humanitaire majeure, où 75% des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par la guerre et où la population est menacée de famine selon l’ONU.

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Samedi, l’armée a indiqué que huit militaires avaient été tués lorsque leur véhicule blindé à Rafah (Sud) « a été touché par l’explosion d’une bombe ». Plus tard, elle a annoncé la mort de deux soldats dans le nord de Gaza et fait état d’un autre qui a succombé à ses blessures.

« Nos cœurs sont brisés devant ces pertes terribles », a réagi le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Mais, a-t-il assuré, « nous devons nous en tenir aux objectifs de la guerre : détruire les capacités militaires et gouvernementales du Hamas, récupérer tous nos otages, faire en sorte que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël ».

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Peu d’espoir d’une trêve

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque lancée par le Hamas depuis Gaza dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée. En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait 37 296 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Les espoirs d’un cessez-le-feu semblent s’éloigner en raison des exigences contradictoires d’Israël et du Hamas qui laissent peu de chances de voir se concrétiser le plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden. Le président américain a présenté ce plan comme émanant d’Israël. Mais Benjamin Netanyahou l’a jugé incomplet, réaffirmant la détermination de son gouvernement à poursuivre la guerre jusqu’à la défaite du Hamas.

Le président américain a accusé le Hamas de bloquer l’offre de cessez-le-feu qui prévoit dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Le Hamas a transmis une première réponse aux médiateurs qatari et égyptien, qui selon une source proche des discussions, contient des « amendements » au plan, incluant « un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza ». Des exigences qu’Israël a toujours rejetées. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant doit se rendra bientôt à Washington à l’invitation de son homologue américain Lloyd Austin pour parler de la guerre à Gaza, a indiqué le Pentagone.

(Avec AFP)

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