Manifestation anti-Netanyahou à Jérusalem, calme relatif à Gaza

Alors qu’une pause relative des frappes israéliennes à Gaza est observée, des milliers de personnes ont défilé le 17 juin à Jérusalem contre le Premier ministre, accusé d’être responsable du conflit. Dans la journée, la démission de membres du cabinet de guerre a entraîné sa dissolution.

Manifestation anti-gouvernementale devant le siège du ministère de la Défense à Tel-Aviv, le 15 juin 2024. © JACK GUEZ / AFP

Manifestation anti-gouvernementale devant le siège du ministère de la Défense à Tel-Aviv, le 15 juin 2024. © JACK GUEZ / AFP

Publié le 18 juin 2024 Lecture : 3 minutes.

Des milliers d’Israéliens ont manifesté le 17 juin au soir pour demander la tenue d’élections anticipées, reprochant au Premier ministre Benyamin Netanyahou sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à libérer des « dizaines » d’otages encore aux mains du Hamas. Pendant ce temps, dans le territoire palestinien, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans un contexte toutefois plus calme depuis le début d’une pause humanitaire observée par l’armée israélienne dans le sud du secteur. Cette pause a pour but de faciliter l’acheminement de l’aide dont les Gazaouis ont cruellement besoin.

« Arrêtez la guerre »

Fait rare en plus de huit mois d’une guerre sanglante, des milliers d’Israéliens ont manifesté à Jérusalem à proximité de la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de la Knesset (Parlement). « Je suis content de voir que les gens se sont déplacés. Et j’espère que cela se poursuivra. Un siège devrait être imposé sur Jérusalem, sur la Knesset. Nous devons paralyser le pays pour faire chuter le gouvernement », a déclaré Yaacov Godo, dont le fils Tom a été tué par le Hamas le 7 octobre. Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l’armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l’attaque du 7 octobre.

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Malgré le départ de ces deux figures de l’opposition, qui avaient rejoint le gouvernement en signe d’unité après les attaques du Hamas, Benyamin Netanyahou et ses alliés conservent leur majorité à la Knesset. « Chacune des actions (de Netanyahou) va dans le sens de la destruction d’Israël. Il est responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre », a accusé Moshe Sandarovich, 73 ans, ingénieur à la retraite.

Un haut responsable israélien impliqué dans les négociations a déclaré à l’AFP qu’Israël savait avec certitude que des « dizaines » d’otages retenus à Gaza étaient en vie. « Nous ne pouvons pas les laisser là-bas longtemps, ils vont mourir », a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat car n’étant pas autorisé à s’exprimer publiquement sur la question.

Brandissant des pancartes réclamant de nouvelles élections, les manifestants ont appelé à un cessez-le-feu pour que les derniers otages puissent rentrer chez eux. « Tous ! Maintenant ! » ont scandé des manifestants dont certains portaient des t-shirts arborant des slogans tels que « Arrêtez la guerre » et « Nous sommes tous égaux ».

« On n’est pas dans un état d’esprit de l’Aïd »

À Gaza, l’armée a annoncé une pause « de 8 heures à 19 heures » jusqu’à nouvel ordre, sur un tronçon routier d’une dizaine de kilomètres allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l’extrémité sud du territoire, jusqu’à l’Hôpital européen de Rafah, un peu plus au nord. Kerem Shalom est devenu l’unique point de passage pour l’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis que l’armée a lancé son offensive sur Rafah et pris le contrôle du poste-frontière avec l’Égypte.

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L’ONU a salué l’annonce israélienne mais demandé que cette pause « conduise à d’autres mesures concrètes » pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée « de tous les obstacles » à l’acheminement de l’aide sur le terrain où la population n’a pas le cœur aux célébrations. « On n’est pas dans un état d’esprit de l’Aïd, l’Aïd c’est quand on retournera chez nous, quand la guerre prendra fin. Quand chaque jour il y a un martyr, ce n’est pas l’Aïd », a témoigné Amer Ajour, un déplacé dans la ville de Deir el-Balah (centre).

À la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens depuis octobre, les attaques du Hezbollah libanais se sont intensifiées depuis la mort la semaine dernière d’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne.

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« Le risque d’erreurs de calcul conduisant à un conflit soudain et plus vaste est bien réel », ont prévenu la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro.

L’armée israélienne a annoncé avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un autre membre important du Hezbollah, responsable selon elle de tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, dans le sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant. L’envoyé spécial du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d’une désescalade avec le Liban.

(Avec AFP)

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