Paris : un forum pour que le « marché africain du vaccin » cesse d’être une arlésienne

Au Forum mondial de l’innovation et de la souveraineté vaccinales qui s’est tenu cette semaine à Paris, plus d’un milliard de dollars ont été annoncés pour accélérer la production de vaccins en Afrique, notamment contre le choléra.

L’Union africaine se fixe l’objectif d’une couverture de 60 % des besoins vaccinaux africains par la production locale d’ici à 2040. © Damien Glez

L’Union africaine se fixe l’objectif d’une couverture de 60 % des besoins vaccinaux africains par la production locale d’ici à 2040. © Damien Glez

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Publié le 21 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Si le coronavirus semble avoir été moins gourmand en vies humaines en Afrique qu’ailleurs, la pandémie avait relancé les questionnements sur la couverture vaccinale et la souveraineté sanitaire, sur un continent qui importe 99 % de ses vaccins, souvent à des coûts exorbitants. Quelques années plus tard, la France accueillait, ce jeudi, dans le cadre de la Semaine mondiale de la vaccination, le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Coorganisé avec l’Union africaine (UA) et l’Alliance du vaccin (Gavi), l’évènement a réuni des chefs d’État et des ministres venus de tous les continents, ainsi que des représentants de la société civile et des laboratoires pharmaceutiques et instituts de recherche. Un nouveau fonds intitulé « African Vaccine Manufacturing Accelerator (AVMA) » devrait être doté de 1,2 milliard de dollars et susciter l’émergence d’un « véritable marché africain du vaccin », notamment en promouvant l’industrie pharmaceutique africaine et en favorisant la collaboration entre les États membres.

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Le choléra, principale préoccupation

Les financements promis proviendront aux trois-quarts de la Commission européenne, avec notamment 318 millions de dollars (298 millions d’euros) de la part de l’Allemagne et 100 millions (93 millions d’euros) de la France. Le Royaume-Uni s’engagera quant à lui à hauteur de 60 millions de dollars (56 millions d’euros) et d’autres contributions ont été annoncées par les États-Unis, le Canada, la Norvège, le Japon ou encore la Fondation Bill Gates. L’Union africaine se fixe l’objectif d’une couverture de 60 % des besoins vaccinaux africains par la production locale d’ici à 2040.

La pandémie de coronavirus avait relancé les questionnements sur la couverture vaccinale et la souveraineté sanitaire, sur un continent qui importe 99 % de ses vaccins, souvent à des coûts exorbitants.

Les spécialistes des enjeux sanitaires actuels ont tenu à orienter les projecteurs vers le choléra qui sévirait sur la moitié du continent africain. Depuis l’arrêt de la production d’un vaccin par le groupe français Sanofi, le laboratoire sud-coréen EuBiologics est le seul fournisseur de préparations orales contre cette infection. La déclaration finale du sommet mondial de Paris émet le vœu que l’Afrique prenne le relai « d’ici deux ans ».

Politique sanitaire… politicienne ?

Comme toujours, ce genre de sommet a amené les observateurs à scruter le niveau protocolaire et la provenance des participants. À côté d’une trentaine de ministres, de représentants d’organisations internationales, d’entreprises pharmaceutiques, d’instituts de recherche et de banques, le Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales a attiré quatre chefs d’État africains, dont les présidents du Botswana, du Rwanda et du Ghana.

La présence du Sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été observée par le petit bout de la lorgnette politicienne. Ce déplacement était le premier du nouvel élu en dehors du continent africain. En recevant récemment l’opposant français Jean-Luc Mélenchon, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko avait affiché une position de rupture, notamment sur les relations avec la France. Et la presse sénégalaise de se réjouir, cette semaine, du fait symbolique que Bassirou Diomaye Faye ait été accueilli à l’Élysée… en tenue traditionnelle.

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