Au Sénégal, Ousmane Sonko s’est déjà mis l’Assemblée nationale à dos

Le Premier ministre a conditionné la présentation du budget de l’État au Parlement au rétablissement de dispositions liées à la Primature dans le règlement intérieur de l’institution, contrôlée en majorité relative par l’opposition.

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, lors d’une conférence à l’université Cheick Anta Diop de Dakar, le 16 mai 2024. © SEYLLOU / AFP.

Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, lors d’une conférence à l’université Cheick Anta Diop de Dakar, le 16 mai 2024. © SEYLLOU / AFP.

Publié le 30 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

L’Assemblée nationale du Sénégal a annulé le 29 juin une rencontre prévue le même jour avec le gouvernement sur le budget de l’État, manifestant ouvertement son désaccord avec le Premier ministre, Ousmane Sonko, sur la présentation du programme des nouvelles autorités.

Sonko, du même camp que le président Bassirou Diomaye Faye, a conditionné la veille la présentation de son programme de gouvernement devant les députés à un rétablissement dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale de dispositions liées à la Primature qui avaient été enlevées en 2019 avec la suppression du poste, ensuite rétabli en 2022 par le président Macky Sall (2012-2024).

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Ces dispositions « sur les délais [de présentation du programme de gouvernement] et la procédure » ont été abrogées » et tenant compte notamment « du principe de légalité, je ne tiendrai ma déclaration de politique générale » devant les députés que quand elles seront réintroduites dans ce règlement intérieur, a dit Sonko, dans une correspondance à un député de son camp rendue publique.

Il a menacé de boycotter l’Assemblée nationale et de présenter son programme devant une Assemblée formée « du peuple souverain, de partenaires du Sénégal et d’un jury composé d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs citoyens politiques apolitiques » si d’ici au 15 juillet, l’institution parlementaire n’apportait pas les modifications qu’il demande.

« Menace réelle sur les institutions »

Le nouveau pouvoir exécutif au Sénégal ne contrôle pas l’Assemblée nationale (165 députés) où le camp de l’ex-président Macky Sall dispose d’une majorité relative. La déclaration de politique générale, prévue par l’article 55 de la Constitution, permet au Premier ministre de présenter son programme de gouvernement lors d’une plénière à l’Assemblée nationale. Les députés peuvent à cette occasion déposer une motion de censure contre le gouvernement.

« Le bureau [de l’Assemblée nationale] » a indiqué dans un communiqué le 29 juin qu’il avait décidé « de surseoir à la tenue du débat » sur le budget « prévu [ce même jour] « dans la mesure où le chef du gouvernement [Ousmane Sonko] dont le ministre des Finances et du Budget [Cheikh Diba] est membre ne compte pas faire de déclaration de politique générale » devant les députés. Il « dénonce fermement les propos du Premier ministre qui, en plus de leur caractère outrageant, constituent une menace réelle sur le fonctionnement des institutions de la République », ajoute le texte.

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(avec AFP)

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