Pas de pays développé sans femmes économiquement autonomes

Experts et organisations internationales sont unanimes : là où un plus grand nombre de femmes accède à l’emploi, les économies croissent. Favoriser l’autonomisation économique des femmes et des filles reste une absolue nécessitée car elle profite à la société tout entière.

Mission de l’OIF à Brazzaville en juin 2024. © Alex THARREAU/OIF

Mission de l’OIF à Brazzaville en juin 2024. © Alex THARREAU/OIF

Tidiane Dioh. © DR
  • Tidiane Dioh

    Président du cabinet Lenad Consulting, ancien responsable des programmes médias de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de 2004 à 2024.

Publié le 17 juillet 2024 Lecture : 2 minutes.

Lancée en 2020 par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans un premier temps pour faire face à la pandémie à Covid-19, le Fonds de solidarité « La Francophonie avec elles », s’est progressivement imposé comme un dispositif d’accompagnement incontournable, dans l’espace francophone, des femmes et des filles les plus vulnérables, en particulier celles qui évoluent dans le secteur informel. Depuis son lancement, ce Fonds soutenu par TotalEnergies à hauteur d’1 million d’euros, a financé 252 projets, aidé près de 57 000 femmes et mobilisé 12,5 millions d’euros dans 33 pays de l’espace francophone.

Il s’agit-là d’un partenariat inédit, tant le monde des organisations internationales, – singulièrement l’OIF – est longtemps resté fermé aux financements extérieurs, notamment ceux issus des multinationales privées. Il s’agit, aussi, d’un projet original car, même avec des subventions relativement modestes, il permet d’agir à une grande échelle.

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Accès au numérique et santé sexuelle

Du 16 au 21 juin dernier, une mission conjointe de l’OIF et de TotalEnergies était en déplacement à Brazzaville, pour évaluer les résultats enregistrés par trois programmes soutenus par le Fonds. Dans ce pays, le « Projet d’Appui à l’autonomisation financière des femmes déplacées vivant avec handicap de la Bouenza », mené par S.O.S Femmes du Congo (SFC), a aidé à autonomiser financièrement les femmes déplacées vivant avec un handicap et été arrachées à leur terroir suite à des crises socio-politiques.

Un autre porte sur « l’autonomisation économique des jeunes filles et femmes vulnérables en zone rurale et urbaine à l’ère du numérique ». Il a permis de soutenir des femmes victimes de violence à travers quatre guichets uniques d’assistance, d’accompagner 50 femmes agricultrices dans leurs activités de production et 130 femmes et jeunes filles vulnérables pour la formation professionnelle.

Enfin, celui qui promeut « les droits des femmes et des filles vulnérables », a permis d’autonomiser économiquement et de fournir un accès à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive à des femmes dans trois départements du Congo.

Le frein de la marginalisation

Dans d’autres aires géographiques, le constat est le même : « Francophonie avec elles » permet d’atteindre des femmes que le poids des traditions et des cultures entrave, et qui se retrouvent ainsi assignées par de multiples discriminations et préjugés tenaces. Or, aucune société ne peut se construire durablement sur la marginalisation des femmes.

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Bien que forces productives et actrices de tout premier plan des processus de développement, les femmes restent encore trop souvent confrontées à un quotidien difficile. Il faut mettre fin aux fragilités qui les frappent, l’avenir du monde en dépend.

C’est l’ambition du Fonds de solidarité « Francophonie avec elles ». La cause de l’autonomisation financière des femmes est devenue universelle. Elle doit être défendue et incarnée, partout, en tout temps, et au plus haut niveau. De cette noble cause, dépendra, en grande partie, le sort nécessairement collectif des sociétés du futur.

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