Le Maroc en liesse pour les 10 ans de règne de Mohammed VI

Shows aériens, émission de pièces de collection en argent et de timbres-postes célébrant l’événement, numéros spéciaux des journaux, fantasias: le Maroc fête jeudi le 10ème anniversaire du règne de Mohammed VI, qui devait prononcer un discours à la mi-journée.

Le souverain, monté sur le trône alaouite à la mort de son père Hassan II le 23 juillet 1999 à l’âge de 35 ans, recevra ensuite vendredi l’hommage de tous les dignitaires du royaume au cours d’une cérémonie d’allégeance remontant à la nuit des temps, la bey’a.

Depuis plusieurs jours déjà, le Maroc est saisi par une ferveur populaire tous azimuts qui se manifeste par des concerts organisés dans toutes les localités du royaume, envahi de drapeaux marocains et de banderoles à la gloire du souverain.

La presse quotidienne n’est pas en reste et, à l’exception de quelques rares titres indépendant, les journaux (y compris ceux de partis politiques) rivalisaient de dithyrambes et de louanges.

Le quotidien Le Matin, proche du palais, a publié une édition spéciale avec, en dernière page, un arbre généalogique de la dynastie alaouite, initiée avec Moulay Rachid (1666-1672).

Un discours tenu secret

La cérémonie d’allégeance -moment fort de cette Fête du Trône- sera retransmise en direct, exclusivement par la SNRT (Société nationale de radio-télévision). Les photographes du palais immortaliseront l’événement.

Aucune indication n’a été fournie officiellement sur la teneur du discours royal, qui devait être diffusé à midi (11H00 GMT) depuis Tanger (nord).

Dans les milieux informés, on laissait cependant entendre que le roi passerait en revue les divers chantiers – politique, économique et social – de l’année écoulée.

Le souverain devrait évoquer son plan de large autonomie pour régler le conflit du Sahara occidental et rappeler que Rabat accorde une importance primordiale à la régionalisation comme moteur de développement. Y compris les provinces du "sud" (Sahara occidental).

Il devrait également souligner l’importance attachée par le Maroc au processus d’intégration du Maghreb, malgré les tensions avec l’Algérie voisine. Enfin, il devrait mentionner le rôle du Maroc dans la recherche d’une paix israélo-arabe.

Solennité, mais aussi quatre jours de fête

Le lendemain, le roi accomplira la prière du vendredi à la mosquée Hassan II de Tétouan (nord) et présidera ensuite au palais royal de cette ville la prestation de serment de jeunes officiers, avant d’être l’hôte à déjeuner de l’état-major des forces armées royales.

Après la prière d’Al Asr (celle de l’après-midi), le roi présidera la bey’a au palais royal de Tetouan. Tout ce que le royaume compte de dignitaires et de personnalités civiles feront acte d’allégeance au souverain. Comme chaque année, mais avec peut-être un peu plus de solennité en ce dixième anniversaire du règne.

Seul ce jeudi 7 Chaâbanne 1430 de l’Hégire est férié au Maroc, mais avec la bey’a et le week-end qui suit dans la foulée, les quelque 31,5 millions de Marocains vont vivre quatre jours de fête quasi-ininterrompue.

Outre un show aérien au-dessus de la baie de Tanger et des plages de la côte méditerranéenne du Maroc, des fantasias sont prévues dans les grandes régions agricoles du pays. Tradition guerrière à l’origine, la fantasia est une chevauchée colorée où des cavaliers armés de mousquets tirent en l’air (à blanc aujourd’hui) à la fin de chaque charge. Cette tradition, qui fait partie du patrimoine national, évoque l’histoire guerrière des tribus arabes au Maroc.